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Un téléviseur n'est pas "une télévision". Cette incorrection de langage très répandue est de celles qui provoquent l'incompréhension. Pardonnable pour le simple individu, elle ne l'est pas quand elle apparaît dans les écrits de services officiels.
- DVSM, 27 octobre 2020. Le professionnel dans le monde agricole qui laboure un champ le fait-il avec un "tracteur" ou avec une "traction"...? A la cuisine, les aliments sont-ils conservés dans un "réfrigérateur" ou dans une "réfrigération". Et pour regarder des programmes de télévision, l'ustensile les plus utilisé est le téléviseur. Dans les publications fort intéressantes que diffuse régulièrement le Ministère de l'Economie et des Finances*, le sujet brûlant de la contribution à l'audiovisuel public vient d'être abordé. Une initiative louable, alors que, justement, ce prélèvement obligatoire vient d'être une fois encore hissé dans les méandres de l'actualité. Pour une fois, oublions le sujet proprement dit, le fond, pour, vieille manie de DVSM, n'observer que la forme.
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En effet, surgit une nouvelle fois cette simplification consistant à baptiser le téléviseur du terme qui désigne le vaste contenu qu'est la télévision. "Ce n'est pas bien grave" observeront à juste titre certains lecteurs. Mais qui d'autre que l'auteur de ces lignes, observateur depuis un petit demi-siècle du monde de l'électronique de loisirs, de son industrie et du commerce qui le diffuse, pourrait souligner cette maladresse de vocabulaire...? Celle-ci est d'ailleurs partagée par d'autres communications venues de professionnels, dont quelques apparitions dans des créations publicitaires, par exemple. Cette obsession du juste mot, avouée et assumée, est notamment née de l'observation attentive, dans des lieux de vente, de nombreuses d’incompréhensions de la part de chalands, aboutissant souvent à des échecs de ventes. Un client qui ne comprend pas ce qui lui est exposé renonce souvent à l'avouer (honte de paraître ignorant, c'est humain), et passe volontiers son chemin. Le terme désignant d'une manière inappropriée l'écran du salon (ou de la chambre, de la cuisine...) n'est certes pas le plus aigu des symptômes dans ce travers. Mais il figure comme le rappel symbolique de la nécessité d'une rigueur dans la terminologie accompagnant un univers technique qui reste aujourd'hui encore très novateur pour une grande proportion du public. Si l'éthique et le respect de la langue française n'apparaissent pas prioritaires dans cette nécessité, le souci de ne pas gâcher la moindre opportunité de faire tourner un rayon peut suffire en qualité d'alibi. Dans l'électronique et le numérique, l'océan des fonctions inédites est sans limite, le tohu-bohu de mots nouveaux très perturbant (dont, pour ne rien arranger, beaucoup sont des détournements de l'anglais). Bien vendre commence par bien se faire comprendre.
* L'excellent "Bercy Infos", qui permet sur bien des sujets d'accéder à une information à la fois précise et juste, d'une grande efficacité face à un monde où tout, du meilleur au plus erroné, peut être lu, notamment via l'univers d'Internet des des réseaux sociaux.
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