
Le temps passe, la saison estivale est là, et l'Hexagone est peut-être à deux doigts de son ultime bévue dans la gestion de la crise du virus, versant économique. Après l'époque des contradictions, voici celle des non précipitations.
- DVSM, 6 juillet 2020. Oui, déjà le 6 juillet, tic-tac, tic-tac, et le pays, sans peut-être s'en apercevoir, patiente. Inexorablement, le sable s'écoule, et dans la distribution, la mollesse du business désole un peu. Selon nos constatations sur le terrain, on respire à l'aise dans ce point de vente Darty bien rangé. Un peu plus de monde dans cette implantation Boulanger, assez paisible pour un samedi, bien loin d'une cadence de rattrapage. C'est mieux dans ce grand Ikea, mais là aussi, pas de cohue. Que faisait le pays aux temps utiles, se souviendra-t-on un jour…? Il dansait aux accents de ses éternelles et stériles circonvolutions politiques. On va aux urnes. On va faire un remaniement. On va même changer de Premier Ministre, puis de gouvernement. Et alors que les Français qui le pouvaient sont partis vers des vacances à la fois très attendues et quand même un peu risquées, on attend que soit formé le gouvernement. Oh, ça ne sera pas long, juste quelques jours. Sans rire (c'est trop sérieux pour cela) le nouveau Premier Ministre l'a aussi annoncé, sans hésiter, un plan de relance vigoureux va être mis en place. Bonne nouvelle !
Au risque d'être accusés de faire une comparaison, une de plus, peut-être une de trop, avec nos voisins d'outre-Rhin, rappelons que, comme nous le mentionnions il y a quelques jours, l'Allemagne est pour sa part d'ores et déjà entrée dans la pratique, avec une baisse de la TVA globale appliquée depuis le 1er juillet. Depuis 6 jours et pas des moindres. Ce qui, pour tout responsable ou acteur dans la distribution, signifie aussi avec déjà un week-end dans la pratique de la relance, et pas n'importe lequel, celui qui amorce ou précède les départs en vacances. Il aurait probablement fallu aller plus vite, d'autant plus que pour le moment, le virus reste modestement agressif. Et si, d'ici quelques semaines ou quelques mois, il reprenait vigueur, imposant de nouvelles mesures sévères.. ?
N'y aurait-il pas en outre une confusion entre futur et urgence…? "Nous allons investir sur des projets d'avenir" a expliqué Jean Castex, en entrant à Matignon, presque en guise de préambule. Mais avant l'avenir, il y a le présent. Comme pratiquement tous les pays de la planète, la France vient de subir un pépin d'une ampleur exceptionnelle. Il lui faut des mesures d'urgence d'un caractère tout aussi exceptionnel. Pour l'heure, elle n'en a que faire de cet avion sans carbone pour l'horizon 2035…! Ni de pousser les automobiles électriques, alors que 90% des stocks qui rongent la trésorerie de constructeurs comme celle de leurs réseaux de concessionnaires sont thermiques. Ce qui compte est l'horizon de la semaine prochaine. Peut-on rattraper le temps perdu ?

