
En droite ligne dans le collimateur de certains adeptes du "il faut tout changer", le packaging est dans les petits cartons des critiqueurs plus rapides que leur ombre. À en oublier le rôle des packagings…
- DVSM, 30 juillet 2020. On déballe les affaires mais on n'emballerait plus les produits...! Voilà deux symboles de notre étrange époque. Il y a déjà longtemps, les sacs de caisses avaient été fortement montrés du doigt, puis carrément prohibés, parce qu'il y avait trop de plastique dans les océans. Depuis, les chalands doivent venir avec leur propre (enfin presque) sac pour toute emplette. Malheureusement, selon les constatations d'observateurs parmi les plus attentifs, il y aurait encore plus de plastique dans les océans qu'auparavant. Un matériau de synthèse qui viendrait de certains pays… Mais alors, pourquoi avoir ennuyé les consommateurs de chez nous, qui se voient disculpés de fait ?
Oublié, ce sujet, place désormais au cas des "emballages". Là encore, la prohibition guette, sur fond de succès, dit-on, de la mode du vrac. Et de la sacro-sainte sauvegarde de la planète. Ok pour certaines denrées (qui trouvent leur dynamique dans le sillage du bio…), mais naturellement pas pour tout. Dans ce tourbillon accusateur, qui lui-même trouve sa dynamique médiatique dans l'effervescence des affaires en tous genres, notamment politico-financières épaulées par les dénonciations de supposés dérapages verbo-racistes, les idées chocs se rencontrent et se percutent comme les atomes dans des accélérateurs de particules. Rappelons donc quelques points. L'emballage, dans un premier temps, sert d'indispensable protection au produit qu'il accueille, pour son transport comme pour sa mise en rayon. Un étalage ou linéaire qui, sans cette protection, deviendraient vite un peu désordre et bien peu commode à "déchiffrer". Ok, très éventuellement, pour le riz, les corn flakes ou les nouilles, moins ok pour le "bout d'beurre" qui adoucira la saveur de celles-ci. Mais les stylos à billes, les piles alcalines, les flocons de pommes de terre, les bâtons de rouge à lèvres, les croquettes pour toutous, les petits pois en conserve, les cartouches d'encre, le désherbant… c'est farandole et colin-maillard ! Car, outre le côté rangement, l'emballage est aussi un outil d'information. C'est même le plus répandu de l'ILV, et du reste, comment, sans son secours, mettre à la vue du consommateur toutes les informations utiles et souvent obligatoires… Calories, composition, valeurs nutritionnelles, pour l'alimentaire, modes d'utilisation (une colle pour coller quoi, comment, en combien de temps, piles ou batteries, quelle tension, quelle capacité, rechargeable ou pas…). Pire, selon le probable avis des publiphobes dont les rangs semblent s'épaissir, le packaging est aussi un outil de communication promotionnelle. On entend déjà le "pouha-caca" hurlé par les réfractaires qui, bien peu charitables, négligent le fait qu'en amont, se situe le travail d'équipes qui souhaitent que soient mises en valeur les performances de ce qu'elles produisent. Bien vendre son travail, donc défendre son casse-croûte, est-ce répréhensible...? Faut-il en outre rappeler que ce même emballage contribue à réduire la démarque inconnue, formule "nœud pap" de ce qui, au commissariat du quartier, est plus simplement désigné par vol à l'étalage. Difficile à ouvrir, capable de véhiculer des pastilles antivol, ce n'est pas le moindre des rôles de ces emballages que d'aucuns estiment urgent de condamner à mort. Les fonctions utiles de l'emballage au sens le plus large vont encore bien au-delà de cette fugitive énumération, ce qui tend à leur accorder plus de facettes utiles que nuisibles. Et à crier "gare" à tout ceux qui s'émoustillent à l'idée de le porter en terre. Ce qui n'est pas forcément la même chose pour les interminables (adjectif contenant le terme "inter") déballages de faits supposés divers dont les talk-shows se nourrissent, et au sein desquels, bizarrement, la phobie de l'emballage trouve souvent une place. Preuve que deux courants dérivants peuvent se rejoindre...

