
C'est comme une sorte de pied de nez que les événements viennent d'adresser sans ménagement aux virtuoses de l'art de reconnaître quiconque numériquement.
- DVSM, 05 mai 2020. A quoi ça sert qu'ils se soient de la sorte décarcassés…? Bureaux d'études contre services R&D, groupes industriels d'Asie face à de prestigieux et solides américains, ils ont multiplié leurs efforts pour en arriver à des fonctions réellement opérationnelles. Identifier un faciès sans se tromper, sans se laisser berner par quelques rides récentes ou quelques mèches devenues grisonnantes, et même avec ou sans barbe naissante. Reconnaître les visages est une manœuvre qui intéresse mille et un utilisateurs potentiels. Les services de police ou de contrôle strict des individus, dans des pays aux régimes pas si libres que ça, et la population au sens large, pour le déverrouillage des smartphones et d'autres équipements, tels que des portes d'entrées, des automobiles, des ascenseurs, pour l'ouvertures de boîtes aux lettres, l'utilisation de distributeurs de billets de banque, ou encore aider dans leur délicate besogne les physionomistes des casinos. Au terme de nombreux efforts et à coups (et coûts) d'investissements conséquents, le but recherché a finalement été atteint. Et voilà qu'un virus mal éduqué, venu perturber la vie d'une immense partie de la planète, les quidams se mettent des masques. Même pas de crainte d'être reconnus...! Le port en devient même obligatoire dans certaines circonstances, nul ne sachant pour combien de semaines, de mois, d'années... Il en faut donc des centaines de milliards, pour protéger tout le monde, au point que leur fabrication pourrait vite devenir plus prometteuse que les métiers de l'EGP, du vêtement et même de bouche. D'ailleurs, on a entendu un dirigeant de pizzeria bien décidé à transformer son échoppe, inactive car confinée, en masquéria. Et les ténors du numérique, qui contemplent la soudaine inutilité (provisoire) de leurs systèmes de reconnaissance faciale, font le masque.

