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Décidément, l'ère numérique n'est guère favorable aux professionnels de la musique, le coronavirus ajoutant son petit brin de désagrément inattendu.

- DVSM, 5 mai 2020. C'est vers le début du nouveau siècle que tout a commencé à s'assombrir dans le ciel de la musique. Les bambins et ados armés de leurs applications peer-to-peer (dont Napster fut le héros) ont ouvert une première brèche, copiant à qui mieux-mieux les mélodies qu'ils aimaient, sans autre dépense que celles liées à l'achat de quelques CD vierges. Ce n'était qu'une entrée en matière, un prolongement de la piraterie (ou copie illégale) amorcée bien plus tôt, avec les minicassettes. Mais avec les initiatives de quelques puissants acteurs convertissant le marché du disque en un business seulement réservé à des niveaux très stratosphériques, entre des exploitants de "plateformes", les choses ont bien changé, d'une manière irréversible. Le streaming (écoute en flux continu via le web) a ainsi largement contribué à un rétrécissement façon peau de chagrin le métier et les recettes de la grande époque du Top 50 et des ventes de disques colossales.

Faute de cette manne tarie, il restait aux artistes un refuge totalement immunisé à toute piraterie, la scène. Depuis, le streaming a plus que fait son chemin, mais il s'accompagne de surcroît d'un phénomène, certes nouveau, mais qui n'est finalement que la transposition des envies "copieuses" du bon vieux temps, probablement impossibles à totalement éradiquer. Jamais en manque d'expressions à sonorité anglo-saxonnes, les pros l'ont baptisé "stream-ripping", qui désigne en français simple la manœuvre consistant à faire un fichier à partir d'une musique en streaming payant, ou d'un visionnage qui ne l'est même pas. (Par exemple avec un morceau vu sous forme de clip sur Youtube). Les professionnels, en France, estimaient en 2019 que près d'un internaute sur quatre (23%) se livrait à cette manipulation. Laquelle pourrait bien avoir vigoureusement progressé dans cette période confinée, alors que l'usage des applications numériques gagne du terrain chaque jour.

Et comble de malheur, la situation découlant de la contagion rend impossible, pour encore au minimum plusieurs mois, l'organisation de concerts de grandes dimensions. Car, outre les festivals, durement éprouvés par les conditions actuelles, ce sont aussi tous les galas, concerts ou récitals qui sont devenus prohibés. Sans le disque, sans la scène, survivre devient un défi...!

 

Tag(s) : #- A la Une, #- DEMANDE RÉFLEXION !
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