
Internet, les réseaux sociaux, les smartphones, le numérique, tout y passe ou presque dans l'océan de commentaires qui suit la mésaventure du candidat aux municipales parisiennes. La faute à qui ?
- DVSM, 15 février 2020. Atteinte à la démocratie, agression inacceptable à la vie privée, et bien sûr, au passage, quelques flèches adressées à ce monde numérique si perturbant...! Une puissante vague de déclarations en tous sens, étrangement presque toutes orientées dans un seul sens (politiquement, et étrangement correct...?) n'en finit plus de déferler sur les médias. Un élément dans cet épisode d'une importance lilliputienne reste quasi unanimement évité. Si le document vidéo, déclencheur de cette tornade, ne contenait aucune image contraire à ce que l'on appelle usuellement la simple morale, si elle n'avait pas le moindre côté "porno", ou en langage familier, carrément "cochon", il ne se serait rien produit, pas de diffusion possible, pas de démission, pas de réputation soudain dégradée pour un ex-ministre capable de s'adonner à des comportements peu reluisants. Voilà ce qui rappelle ce que l'on pouvait lire sur les portes et murs de bien des toilettes publiques il y a fort longtemps, jamais personne n'ayant eu pour réflexe de chercher à culpabiliser ni ces portes ni ces cloisons. Il est vrai que les réseaux sociaux sont devenus, très partiellement, ce que furent les latrines des temps jadis en leur condition de site d'accueil pour toutes les grossièretés en mal de diffusion, odeurs en prime. Le genre humain est ainsi fait. Il comporte des individus capables de guerroyer, de voler, de s'enivrer, de violer, de s’exhiber, d'opprimer, et de s'abaisser côté culotte. Dans son commentaire instinctif des premiers moments, notre confrère Christophe Barbier n'hésitait pas à estimer que ce candidat à la mairie de la capitale "n'avait que ce qu'il méritait". Quant à Serge July, s'exprimant sur LCI, il déduit de l'épisode que ce politicien "est un con", estimant en substance que lorsque l'on est en politique, on sait que les réseaux sociaux existent et que l'on s'abstient de certains gestes pouvant devenir des pièges. De fait, il y a des choses que l'on ne ferait pas dans la rue. Et le net est au moins aussi ouvert à tous les regards que la plus fréquentée des voies urbaines. Pire, même, puisque ses contenus peuvent être soulignés par des internautes aux desseins les plus variés, allant du voyeurisme à la délation. Certes, cette attitude n'est pas davantage glorieuse et même repoussante. Mais qui peut en négliger la réalité, notamment quand on a des ambitions publiques, ou plus simplement une famille à laquelle on tient réellement. Ouf, on avait cru que la toile allait une fois encore finir dans le box des accusés...! Y.D.

