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Le plafonnement des loyers remet en selle une vision aussi fréquente qu'erronée : propriétaire serait synonyme de riche, pour ne pas dire "pourri de riche". Commerçants en retraite, vous sentiriez-vous visés...?

- DVSM 10 juillet 2022. Dans ce que certains dirigeants osent qualifier d'aide pour les moins défavorisés, le plafonnement des loyers à un niveau qui risque d'être nettement inférieur à l'inflation, apparaît une magistrale démonstration de ce que "se moquer du monde" signifie. En effet, s'il existe bien des propriétaires de taille "industrielle", gérant des logements comme d'autres des flottes de véhicules ou d'avions à louer, bien d'autres n'ont en réalité que quelques biens, voire un seul. Juste de quoi constituer une médiocre parade à une retraite microscopique, ou pas de retraite du tout, suite à des accidents de la vie, ou plus simplement après des carrières ne donnant accès qu'au droit de survivre grâce à de petites économies. Le commerce se sent on ne peut plus concerné par cette vision hélas partagée par tant de gogos n'ayant qu'une connaissance "bout de lorgnettesque" des réalités sociales et de la vie réelle qui les entourent. Non seulement ceux qui avaient choisi, parce qu'à une certaine époque, "c'était comme ça", de pratiquer le commerce en nom propre (inscrit au registre du commerce*) n'ont eu accès qu'à un régime ne distribuant que des pensions dérisoires (et prestations sociales du même calibre). Mais de plus, les épouses, ces "femmes de commerçants", aides, assistantes, au travail, de la comptabilité à la manutention, bien au delà des 35 heures, n'ont eu dans ce système indigne droit à rien, peau de balle...! Ceux qui ont eu la chance de vivre leur métier dans des zones où le commerce subsiste encore, -hélas de plus en plus limitées quand elles se situent en ville-, sont les moins intensément victimes. Ou ils ont pu céder leur "pas de porte", ou, toujours propriétaires "des murs" de leurs anciens établissements, ils peuvent le louer à un successeur, et le mal est moindre, mais pas nul (la défaillance du loueur peut réduire à néant le patrimoine). En revanche, les commerçants du centre-ville d'hier, dans ces artères jadis animées où plus rien ne se produit, la vente du pas de porte n'a pas toujours été possible. Au mieux, le local a été reconverti en appartement, bien locatif peu commode à louer (donnant sur la rue). Ceux-ci se retrouvent parmi ces milliers de "petits" propriétaires n'ayant pour vivre que le loyer qu'ils perçoivent. 3,5% dans une dérive inflationniste qui en est déjà entre 6 et 7%)... Qu'on essaye seulement de limiter dans des proportions comparables les salaires des cheminots, "sudistes" ou autres, que la moindre apparition du mot "vacances" sur un calendrier incite à faire grève, et chacun pourra juger de l'usage du terme solidarité qui, comme la crème au beurre, est sympa à dose correcte, mais devient écœurant lorsque l'on en arrive à l'excès. Y.D.

* Le "passage en société" n'est devenu une forme juridique largement répandue assez tardivement, il y a environ 30 à 40 ans. Le changement de forme -qui a pu leur coûter cher en droits réglementaires -par exemple à mi-carrière- n'empêche pas de nombreux retraités de ces professions de partager une part réduite de retraire de salarié, et une part franchement misérable de retraite "ancien régime". Au fait, et la pénibilité, dans tout ça...

 

Tag(s) : #- A LA UNE, #- Grrr...! et cartons rouges
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