
Une vieille ficelle pour communiquer vient de revivre, qui fait toutefois la part belle à des interprétations allant au-delà de ce qui est sous-entendu.
- DVSM, 20 août 2020. La Kona de Hyundai est une belle automobile, bien finie, et son constructeur a tout à fait raison d'utiliser des astuces communicantes pour provoquer des retombées médiatiques, celles qui, tout en étant quasi gratuites, ont les meilleurs prolongements. Si un communiqué s'était contenté d'en souligner les qualités, il n'aurait pas eu le même impact. Et de fait, le parcours de 1000 km réalisé avec la version électrique de ce SUV sans n'avoir rien rechargé a été relaté dans des gazettes, à la radio, à la télé... Joli coup. Celui-ci n'est pourtant pas de première fraîcheur. Il y a 40 ans, au moins, alors que les motorisations diesel se développaient soudain, avec un ramage plus feutré, des vitesses enfin coupables radaristiquement, et avec des appétits d'oiseaux s'appliquant à un carburant, comble de bonheur, quasi défiscalisé, démontrer la possibilité de partir de Lille pour tomber en panne sèche sur le rivage méditerranéen avait été imaginé. Un grand magazine avait notamment tenté et réussi l'expérience, en appliquant des méthodes de conduite rigoureuses. Méthodes réitérées dans le parcours réalisé avec la jolie coréenne. Ainsi, pas de vitesse maintenue dans les côtes, pas de musique, pas de clim, pas de lumière... Alors que les automobiles des années 70 devaient démontrer (ce qu'elles firent) qu'elles étaient en totale rupture avec le bon vieux "taxi-gazo", un peu puant, un peu fumant dans son concert style castagnettes, l'expérience Hyundai montre que moins on consomme, plus on va loin. Heureux de l'apprendre.
Toutefois, l'ombre de deux erreurs plane sur cette initiative. La première est que le vrai souci de l'auto électrique est dans son temps de recharge bien plus que dans son autonomie. Là ou quelques minutes suffisent, même pour un plein généreux de gazole, il faut au moins aller déjeuner avec une Tesla (par exemple) dégonflée pour pouvoir repartir et ne faire que 150 km, (ça casse la moyenne et, par ricochet gastronomique, encourage le surpoids du conducteur). Ou la nuit pour un plein complet. La réalité concrète est fort simple. Qu'importe s'il faut s'arrêter tous les 4 à 500 km, si le remplissage ne dure que quelques minutes (certains réservoirs d'automobiles classiques ne permettent pas mieux).
La seconde erreur induite est bien pire puisque ce record semble révéler un bond technologique vertigineux sur les batteries, alors qu'il n'en est rien. Hélas, la technique Li-ion, riche de toutes ses variantes (née il y a 4 décennies environ) semble encalminée, seulement sujette à de très modestes avancées. Bon, c'est dit. Il reste que pour Hyundai, le résultat est correct, puisqu'il aboutit à une mise en lumière d'une bien belle conduite intérieure, qui existe aussi en versions à carburants fossiles et surtout en hybride, choix autrement plus pertinent et qui accapare l'essentiel des ventes d'automobiles de la génération électrique.

