
Voilà une affirmation qui peut sembler étrange, voire contre nature. Elle s'appuie cependant sur des réalités économiques concrètes, que les analyses les plus pragmatiques rendent incontournables.
- Edito - - DVSM, 28 juin 2020. Qu'est-ce qui a le plus changé la vie de tous, en ce bas monde, des trois familles d'équipements que sont les smartphones, l'automobile et l'avion…? Les trois, mon capitaine ! Quels sont les secteurs industriels les plus en pointe pour la France…? L'automobile y est un secteur majeur. L'aéronautique aussi, et pas seulement avec Airbus. Comme le soulignait le quotidien Les Echos il y a quelques jours, le groupe Safran, très engagé dans le monde de l'aérien (et de l'armement) est au troisième rang dans le classement des industriels de l'Hexagone déposant le plus de brevets, derrière PSA et Valéo. Au-delà des firmes telles que Airbus, Renault ou PSA, l'automobile et l'aéronautique alimentent en travail des centaines de sous-traitants, globalement, un véritable tissu industriel et d'emploi à lui seul.
Quant aux smartphones, notre sol n'en produit pas, et n'est pas à la veille de le faire. Smartphones et autres clés de voûtes de l'ère numérique, tablettes, ordinateurs, etc. Dans des développements hâtifs et imprécis, de nombreux observateurs, commentateurs, et vedettes du blabla médiatique, impossible de ne pas déceler la fréquente très mauvaise connaissance des sujets traités. Par exemple, pour ce qui concerne les équipements numériques, l'Asie (Chine, Japon, Taïwan, Corée du Sud notamment) est devenu la région du monde la plus à la pointe de ce créneau. Non par de simples raisons de coûts, mais parce que l'industrie dans tout son enchaînement a acquis une compétence en la matière. En amont avec la chimie (maillon clé pour les matériaux servant à créer les composants), électronique (justement… les composants) et fabricants ont l'expérience, les équipes compétentes rompues aux disciplines concernées. Aucune autre région au monde ne possède cette panoplie, pas même la Silicon Valley, experte côté soft et usages, mais qui fait tout traiter industriellement par des fournisseurs asiatiques. Tout comme notre pays, il y a 30 ans, n'a pas fabriqué des magnétoscopes, elle ne réussira aucun exploit dans les sphères du numérique grand public. Même avec des aides, des encouragements, des "volontés politiques". Mauvaise pioche...!

Ce chaînage de compétences du niveau le plus amont, jusqu'au produit fini, notre mère patrie en revanche les possède pour l'automobile et l'aéronautique. Il est clairement plus judicieux d'appuyer les dynamiques de ces activités, mises à mal (comme beaucoup d'autres) par l'épidémie, mais qui se relèveront. Il reste à ne pas gâcher...! Car voici deux domaines dans lesquels, hélas, ce que l'on entend le plus se résume à limitations, interdictions, etc. La très démagogique interdiction des liaisons aériennes là où le train peut relier deux points en 2H30* est un symbole parfait des résultats d'une propagande de très bas niveau. Une sorte de véritable trahison patriotique colportée dans les mêmes séances blablateuses déjà évoquées, et dans certains milieux politiques en quête de postes électifs où, pire encore, la décroissance est devenue le Graal à la mode. Le virus vient pourtant de démontrer concrètement et cruellement ce que dégringolade de l'activité économique signifie. Entre des conquêtes chimériques et la destruction de ses atouts, l'Hexagone flirte avec le précipice. YD
* Cette mesure ne peut concerner que très peu de destinations, dont le fameux Paris-Bordeaux en TGV, (serait-ce une gesticulation écolo-tranquillisante pour en mieux remplir les sièges…?). De Nantes vers Nice, Strasbourg, Toulouse, Lyon, Lille, de Bordeaux vers ces mêmes villes, seul l'avion permet des liaisons brèves, permettant notamment, pour des déplacements professionnels, des allers et retours en une seule journée.

