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La prochaine et inévitable révision de l'audiovisuel -et donc TV- ne sera ni philosophique, ni politique, ni culturelle, mais laconiquement arithmétique.
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---DVSM---
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- DVSM, 28 octobre 2025. Les mois d'octobre sont, dit-on, favorables aux révolutions. Et il suffit parfois d'une simple étincelle pour que se déclenchent d'immenses mouvements. L'initiative de Free*, qui soulève quelques colères dans les univers télévisuels, est peut-être cette étincelle. Une sorte de coup comparable à l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand, historique déclencheur du conflit de 14-18. Il y a ainsi, dans l'Histoire, des moments un peu plus qu'anecdotiques, qui engendrent des guerres totales et remettent en question tout ou partie de l'ordre du monde. Et, faut-il le souligner, ce genre de déclenchement n'intervient que dans des atmosphères où tensions et déséquilibres existent déjà, n'échappent à aucune observation. Sur notre territoire, le vaste univers des télévisions (comme celui des radios, moins souvent évoqué) est pour le moins tourmenté. Ce qui n'est rien d'autre qu'une situation à laquelle il fallait s'attendre. Doucement, ce qui n'était qu'une petite fenêtre ouverte sur le vaste monde s'est d'abord développé, puis a subi un mouvement de croissance colossal, grandissant tout en plongeant dans un mélange aux sources multiples. La télévision est désormais indissociable du monde connecté, véhiculée d'ailleurs par des intervenants donnant aussi un accès de plus en plus ouvert à tout ce qui lui préempte des secondes, minutes et heures d'attention (les professionnels disent "audience") de la part du public. Conséquence, cette myriade prodigieuse n'est pas forcément facile à dompter par l'utilisateur, et cerise amère sur ce gâteau, les recettes qui en découlent sont elles aussi non plus partagées, mais littéralement atomisées. Déjà, au cours des mois récents, et sous des facettes quelque peu conflictuelles, des remises en causes de certaines présences dans le vaste choix ont eu lieu. Si une chaîne a été fermée pour des raisons fort peu acceptables dans un pays supposé non administré, chacun a vu que le léger remodelage de ce moment fébrile a surtout permis à des acteurs non rentables de sortir sur la pointe des pieds du théâtre des opérations. Aujourd'hui, dans une situation économique chaotique, le coût très élevé d'un audiovisuel public, hormis des aspects idéologiques, est très sérieusement devenu sujet de discorde "comptable". Arithmétique... Presque dans l'ombre (médiatique) les radios, dont beaucoup, localement, ont des existences tout ou partie associatives, ont aussi des embûches sur leur chemin. Certaines bénéficient de subventions qui, vérité non contestable, pèsent dans les prélèvements dont l'Hexagone est un champion toutes catégories. Les arguments culturels ou supposés tels pèseront-ils assez pour qu'une lame de fond ne vienne pas, tôt ou tard, imposer à tous de revenir dans les rails de meilleurs équilibres économiques.? Dans la panoplie des financements de tout ce qui se propage, "audiovisuellement", la publicité est un vecteur essentiel, mais elle n'est pas extensible. La multiplication des "spots", vus et revus, pour des recettes unitaires qui n'ont plus rien de commun avec ce que pouvait être le coût somptueux de cette "pub à la télé" d'hier, lasse l'auditoire, sans assez remplir les comptes courants des opérateurs, producteurs, diffuseurs et autres intervenants. Un malheur n'arrivant jamais seul, le tout se conjugue sur fond de crise économique relativement profonde. A force de tirer sur les ficelles, ne finissent-elles pas toujours par se rompre...?
* Une application permettant un accès en clair à une multitude de chaînes...
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