TNT, une fin de vie quelque peu perturbée par des turbulences aux accents politiciens...

11 Juillet 2024

L'importance donnée aux attributions de canaux pour les chaînes TV est peut-être excessive. Les contenus audiovisuels sont irréversiblement dans une nouvelle époque, la TNT, seule concernée, étant promise à ponctuer la fin d'un passé déjà révolu.

---DVSM---

- DVSM, 11 juillet 2024. A l'heure présente, quatre voies sont possibles pour qu'un utilisateur puisse regarder "la télévision".: la transmission hertzienne terrestre (TNT), le cuivre (câble), la fibre et le satellite. Tout individu ne peut pourtant pas avoir accès partout à la totalité de ces quatre voies. Toutefois, cuivre et fibre progressent, et les "grandes chaînes" y sont suivies par environ 8 foyers sur 10. Ce qui est le résultat d'une très forte implantation des "box" d'opérateurs, regroupant téléphonies fixe et mobile, accès à Internet* et bouquets TV. Dans lesquels sont inclus ces bouquets, comprenant non seulement des dizaines de chaînes, bien au delà du seul contenu TNT, et des compléments sous forme de "Voir et Revoir" (une terminologie qui, en France, serait mieux comprise par tous que l'angloforme "replay"), des programmes à la cartes, sans oublier désormais les plateformes de programmes en flux continu ("re", terminologie qui, toujours en France, serait mieux comprise par tous que l'angloforme "streaming"). Bref, grâce à ces deux versions de l'ADSL, le choix est débordant, et une seule expérience accessible à tous est plus que jamais révélatrice. Interrogez n'importe quel interlocuteur sur le nombre de chaînes auxquelles il a accès. La réponse courante est devenue "je n'en sais rien". Bien lointaines, les époques où un troisième canal arrivait (il y a un demi-siècle), celles où la quatrième devenait ce canal en plus, et où le choix passait, il y a 20 ans, aux 14 nouvelles venues dans le contenu initial de la TNT, qui s'est un peu étoffé depuis. Remarquez que ne sont même pas évoqués ici les contenus, dont les chaînes en direct, reçus sur des smartphones (donc 4G et 5G), des tablettes, des ordinateurs. Autant dire que cette TNT, que pourtant des utilisateurs conservent en quantité non négligeable parce qu'ils n'ont pour l'essentiel pas accès techniquement aux autres formules (mais la TNT reste une voie dite "gratuite", en réalité financée par l'Etat donc... impôts), n'est plus très loin d'entrer dans la famille des techniques du passé. D'ailleurs, nombreux sont les pays où sa fin de vie est déjà programmée. Il ne restera sans doute, en occident, presque plus de cette TNT au-delà le l'horizon 2030.

Et pourtant, on s'écharpe déjà un peu pour ces fameuses attributions de canaux, dont il serait hypocrite de ne pas reconnaître que ce tohu-bohu tourne principalement autour de C-News, une chaîne qui ne plait pas à tout le monde (politiquement). D'autant plus que celle-ci se place désormais en tête des chaînes d'information en continu. Les archaïsmes du bâillon autoritaire, celui qui avait eu son heure de gloire en URSS, et qui survit allègrement notamment en Chine ou en Corée du Nord, poursuivent leur étrange fermentation, assez malodorante. La force des télécommunications, sous toutes leurs formes, a bien été justement de réduire fortement les contraintes sur les opinions libérées. Pas encore totalement, mais vers une inéluctable réalité irréversible. De ce bizarre et assez peu confortable climat, il résulte une position étrange dans lequel se fait malmener le destin de cette TNT. Pour un coût d'infrastructures de moins en moins en rapport avec le nombre des utilisateurs, la programmation d'une fin de vie est défendue d'un côté, tandis que d'un autre, des tenants de l'amélioration de la qualité d'image (qui n'est pas interdite aux autres techniques) plaident pour son maintien, voire un peu plus. On a les combats que l'on peut...

* Un accès de plus en plus impératif pour tous, afin de suivre des quantités de services et fonctions administratives, à commencer par celle de la fiscalité.