PHOTO : le Salon de Paris révèle le retour d'un bel appétit du public pour la prise de vue.

18 Octobre 2023

Moins que le nombre brut des entrées à la Grande Halle de la Villette, c'est sa progression qu'il faut retenir. Elle tend à démontrer l'entrée bien réelle des loisirs par l'image dans un nouvel épisode de son histoire.

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- DVSM, 18 octobre 2023. Avec 35.963 visiteurs, la nouvelle mouture du Salon de la Photo n'a pas déçu. Certes, au regard de la population de la région parisienne, environ 12 millions d'âmes, ce score n'en est qu'une fraction bien modeste. Elle revient à constater qu'une personne sur plus de 334 est venue sur place. Ou encore qu'il en aurait fallu 24 fois plus pour remplir les gradins du Stade de France (notre étalon "foules et fréquentations" ne servant à rien d'autre qu'établir un simple repère par une évaluation visible). Une observation toute théorique, puisque tous les visiteurs n'étaient sans doute pas des franciliens même si, le plus souvent, les évènements accessibles au grand public recueillent des fréquentations très majoritairement locales. En ravanche, la progression des entrées dépassant 20% est un autre repère, extrêmement encourageant pour la photographie et ses prolongements. Il confirme la sortie de cette longue errance de la photo, qui avait commencé aux prémices du passage de l'argentique au numérique, et s'était prolongée dans les conséquences terribles de l'irruption des smartphones dans l'univers de la prise de vue fixe et animée. Puisque le chapitre des comparaisons est ouvert, celui-ci autorise à mettre en exergue une autre manifestation consacrée pour sa part au son et à la vidéo. Alors que la seconde édition du Paris Audio Vidéo Show (ex-Frestival Son et Image) de retour au Palais des Congrès arrive dans quelques jours, le "High-Tech Munich", sur un thème comparable, mérite un bref regard. Il est organisé annuellement dans la capitale bavaroise, qui compte 1,3 million d'habitants (Paris intra-muros, un peu moins de 2 millions) et "l'Etat libre de Bavière" (le "land"), son bassin d'audience, en dénombre environ 13 millions. Lors des précédentes éditions, le visitorat s'y est élevé à un peu plus de 22.000 entrées. Il est possible de voir dans ces données des lignes indicatrices, dans deux zones géographiques d'ampleurs plutôt comparables, pour des événements consacrés à des thèmes de loisirs et de culture.

Certains professionnels pourront sans doute voir avec une certaine nostalgie les éditions passées du Salon de la Photo parisien qui affichaient au moins deux fois plus d'entrées. Toutefois, c'était à une autre époque -déjà-, où l'événement se situait encore dans le sillage de la défunte Photokina de Cologne, et aux heures de la plus belle effervescence pour le cliché numérisé. Mais malgré cela, au bord d'une pente dans laquelle l'industrie a finalement été lourdement emportée. Les adeptes des formules courtes résumeront ainsi : "Ça dégringolait, ça remonte".

Ouf... L'important étant désormais de ne surtout pas créer une discrimination désobligeante à l'égard des "photo smartphoneurs". Ils sont des millions (rien qu'en France), et dans leurs rangs, il y a forcément des "candidats" à une intégration au sein des amateurs recensés ou potentiels pour de la photo plus élaborée. C'est un terrain fertile qui ne peut que venir grossir les rangs des adeptes des pixels fixes ou en vidéo. Les inviter à ce genre de plaisir et de loisir est intellectuellement bien et charitable, mais surtout, économiquement vital pour nourrir une activité économique qui ne peut se contenter d'attendre une remontée seulement spontanée.