AUDIOVISUEL public, en vue un sujet susceptible de devenir un thème présidentiel...?

D'un fantasme fiscal à un autre. La suppression de la redevance est de nouveau évoquée par des candidats et des commentateurs. Vers quelles perspectives...?

- DVSM, 2 décembre 2021. Il n'y a pas si longtemps, des évocations d'une extension de l'application de la redevance à tous les équipements dotés d'un écran était, courageusement et avec une certaine imprudence, de retour sur "le tapis". L'appât du gain (fiscal) n'est pas à la veille de s'éteindre dans notre beau pays. Toutefois, et alors que les temps deviennent assez peu propices à des propositions de ce genre, une autre réalité est venue percuter ces ambitions de prélèvements. D'une part, la multiplicité des sources de contenus audiovisuels accessibles ont réduit la part de l'audiovisuel dit "public" (d'Etat) dans ce qu'écoutent ou regardent les citoyens. D'autre part, ce même ensemble de chaînes de radio et de télévision aurait du mal à vivre, le marché de l'achat d'espace (publicitaire) au prises avec les clics se prend une claque. Le maintient tel quel d'un tel ensemble, dans un environnement qui s'est métamorphosé, n'est peut-être plus aussi pertinent que jadis. Pire, des manières de traiter les actualités (politiques, mais pas seulement) ont soulevé des colères pour une objectivité parfois discutée, jetant de l'huile sur le feu. Loin de se limiter au seul maintient ou non du prélèvement, c'est bel et bien de la pérennité de cet audiovisuel officiel, tout ou partie, qui devient le centre de quelques enjeux.

Les tentatives d'extension de ce qui est une taxe à tous les écrans (ordinateurs, smartphones, tablettes...) ont de plus révélé l'oubli d'un détail. Ce n'est pas parce qu'un utilisateur possède plusieurs écrans qu'il peut regarder ou écouter sur plus qu'un canal à la fois les contenus diffusés. Pas plus qu'un convive à table ne mangerait davantage parce qu'on l'aurait doté de plusieurs cuillères. A la fin des années 1990, lorsque Bercy (sous la houlette de Laurent Fabius) avait ressenti la présence d'une cagnotte au fond de ses caisses, une hésitation entre la suppression de la vignette automobile ou de cette ponction radio-TV avait tenu une place importante dans les médias. Avant que le choix soit arrêté sur l'autocollant destiné au pare-brise de chaque automobile (pour des recettes qui étaient d'importances comparables). Entre les stratégies sanitaires, les préoccupations strictement politiques et quelques autres thèmes en vogue, cette suppression (qui en outre soulagerait le problème de son adossement à une taxe d'habitation en voie de disparition) pourrait tenir un rôle non négligeable dans la prochaine campagne avec, selon certains proches des milieux concernés, l'avantage d'intéresser les électeurs et donc d'occulter légèrement des sujets qui fâchent bien davantage.  

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