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Hier l'automobile, aujourd’hui un univers plus vague allant du véhicule thermique à l'électrique en passant par vélo, trottinette et compagnie : pas facile d’imaginer un salon, par certains côtés, presque pour rien.
- DVSM, 10 août 2021. Pour rien ? Comment un blog sérieux peut-il titrer de la sorte...? Cette vision serait-elle un peu, ou même très excessive…? Sous le sigle IAA , va se tenir début septembre à Munich un événement décrit comme étant le successeur du salon de l’automobile de Francfort. (7-12 septembre 2021, Messe München) Petit rappel, IAA signifie "Internationale Automobile Ausstellung", foire internationale de l'automobile. Avec toutefois dans cette nouvelle mouture un ensemble de sujets qui laisse songeur, résumé par le mot "Mobility" (Mobilités), qui complète le titre de ce rendez-vous. Un terme qui ne cherche qu'à embrasser plusieurs thèmes supposés convergents, et dont on comprend que l'usage est ainsi choisi pour occulter un symptôme partagé par de nombreux salons, la perte de clés de voûtes essentielles (comprenez "perte d'exposants"). Plus prosaïquement, des commentateurs peu effrayés par les commentaires sans détour résumeront en avançant la haute probabilité selon laquelle c'est un moyen de vendre de la surface de stands qui resterait vide sans cette adaptation.
A Munich, de grands acteurs du monde de l'automobile brilleront par leur absence. Celle-ci pourrait-elle être compensée par la présence de bicyclettes, de trottinettes, et de débats sur des sujets en apparence porteurs...? En matière d'expositions, le célèbre principe du "qui trop embrasse mal étreint" serait-il de circonstance...? Si l'on revient aux éléments fondamentaux, les salons concernant des produits dédiés au plus large des publics ont doucement dérivé vers des programmes ou déroulés plus destructeurs que constructeurs. D'abord, en lever de rideau, ces journées dédiées la presse, au cours desquelles les interventions (keynotes) ont surtout pour leurs auteurs le but de faire se propager dans les médias des annonces et quelques nobles déclarations. Le lyrisme et les attitudes exemplaires auto-démontrées y foisonnent. Puis, sont mises en exergue les rencontres supposées constructives pour nouer de bonnes affaires, entre fournisseurs et professionnels diffuseurs. Mais des professionnels font remarquer qu'entre industrie et réseaux, avec ou sans grand messe, les commandes se passent et s'honorent. Enfin, le public, tel l'ultime roue de la charrette, est peu ou prou relégué au second plan, presque un simple accessoire, même si l'on en vante l'ampleur. Tenant compte de cette réalité, et alors que les ressources se font rares, bien des groupes industriels se retrouvent face à une question majeure : cela vaut-il encore la peine de consacrer tant de temps et de telles sommes pour deux objectifs que les moyens de communication modernes, certains à la portée d'un simple clic, permettent d'atteindre sans autre procédure...? Est-il constructif d'organiser la venue de dizaines de milliers de braves consommateurs, qui n'auront même pas, trop souvent, l'occasion de découvrir ce que les chaînes de TV et les médias en ligne leur auront montré avant même l'ouverture au public des halls d'exposition...?*
Le "pour rien" qui coiffe cette rubrique est à facettes multiples. Par exemple, un amateur de belles sportives sera-t-il charmé de découvrir des trottinettes électriques, tout comme le visiteur de l'IFA, venant jadis pour découvrir de somptueux équipements destinés à la haute fidélité, n'a probablement aucune raison de se déplacer pour découvrir des aspirateurs ou des machines à café. Autre facette, liée aux évolutions du monde de l'auto : est-il pertinent de présenter des véhicules thermiques appelés à disparaître, et pour lesquels les développements techniques deviennent peau de chagrin...? La même pertinence est-elle réellement présente pour des véhicules électriques qui vont devoir inéluctablement se métamorphoser vite et en profondeur pour devenir aptes à constituer la base d'un parc réellement opérationnel dans les délais très courts imposés par les décisionnaires politiques...? En réalité, le véritable écueil dans l'organisation des salons tient peut-être, sans plus de complication, à la prise en compte, notamment par les industriels, de la nécessité de la venue du public. L'initiative bavaroise est méritante, mais en s'organisant autour d'un cocktail très varié, elle coure le risque de plonger sans plus attendre dans ce qui pénalise les rendez-vous majeurs aujourd'hui à la peine ou déjà disparus.
* Ce fut le cas au récents "Mondial de l'Automobile de Paris", des constructeurs ayant retiré des stands des nouveautés dont la vision n'était que réservée aux pros. En clair, le public ne voyant pas ce qu'il aurait aimé voir passe son chemin. CQFD...
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