GPS, guidage vidéo : avant l'heure des satellites, l'idée était déjà dans l'air, mais encore sur terre...

Alors que des militaires américains développaient un système très avant-gardiste, dans une discrétion toute... militaire, au Japon, des ingénieurs passaient déjà à la pratique.

- DVSM, 14 octobre 2021. Voici venue l'heure d'un anniversaire. 40 bougies...! Remontons le temps. Dans un magazine dédié à la haute fidélité*, un article fait la description d'un système de guidage automobile avec suivi à l'écran de la trajectoire du véhicule. Futuriste, un peu science-fiction, c'est semble-t-il la première allusion médiatique à un guidage de la sorte, au moins dans l'Hexagone. Ce "papier" est publié en octobre 1981. Il y a donc 40 ans...! Bien avant que le vrai GPS, ou Global Positionnement System, ne soit mis à la disposition de tous. Mis à l'étude par l'armée américaine dès 1973,  le "vrai" GPS émergera réellement pour des applications grand public, pour tous, dans le sillage de la guerre du Golfe. Tous, en la circonstance, signifie réellement tout le monde, partout, et qui plus est, pour rien, "gratos...!" comme cela se proclame au comptoir du café du centre. Mais avec quelques limites, en particulier dans la précision du positionnement. En attendant cet avènement, chez Alps, imposant industriel nippon de la famille des fournituristes pour l'automobile, on a bien travaillé. Destiné à des véhicules de haut de gamme de Honda, un équipement complet a été affiné. D'une audacieuse rusticité vu sous un œil du nouveau siècle, mais osé à cette époque. L'écran est un moniteur (cathodique, il n'en existe pas d'autre) monochrome et à affichage vert. Logé dans le tableau de bord, il affiche un point dessinant une trace à l'écran, selon les données provenant d'un délicat système inertiel ressemblant un peu à ceux embarqués sur les avions de lignes et que les pilotes de ceux-ci exploitent hors des zones de couverture de radio-navigation. Quand à la carte, -on n'est plus très loin du concours Lépine- elle est imprimée sur un support transparent qui se glisse méticuleusement devant l'écran. Et hop...! Le conducteur suit son itinéraire et peut "naviguer" en regardant son écran (et quand même aussi la route). 

Si la publication spécialisée en hi-fi traite un sujet que l'on aurait attendu plutôt dans un magazine automobile, c'est parce que la haute-fidélité du salon est devenue aussi un équipement qui se transpose à l'époque dans l'habitacle de voitures particulières de plus en plus nombreuses. Pouvoir se guider en voiture n'était cependant pas un fantasme très récent. Dès 1967, des projets, américains bien sûr, de guidage grâce à des balises de repérage insérées dans les chaussées avaient été développés jusqu'à des niveaux assez avancés, (et même testés sur des parcours expérimentaux) n'oubliant pas l'indispensable indicateur visuel au tableau de bord (par voyants lumineux). Alors que le premier voyage habité vers la lune approchait à grands pas, certains ont probablement décidé de ne pas prolonger ce concept, songeant que le ciel apporterait tôt ou tard de bien meilleurs solutions. Chacun connaît la suite. 

* Stéréoplay.
 

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