AUTOMOBILE : le rêve fou d'une autonomie intégrale n'est pas à la veille de sa libre propagation.

Apple, comme d'autres firmes, travaillent avec détermination sur un concept qu'aucun législateur n'osera totalement libérer. Le "statut" de conducteur, ne serait-ce que par prudence, a encore de l'avenir.

- DVSM, 14 avril 2021. Le futur de l'auto se conjugue sur deux temps forts différents. Électrique et/ou autonome. Électrique, elle est supposée répondre aux préoccupations écologiques. Bien que le pli soit pris par l'ensemble de l'industrie planétaire, la facette brillant de la généreuse idée de préservation de la planète reste plus du domaine de la foi du charbonnier que de la finalité scientifiquement prouvée. Il reste en effet à savoir comment produire pour tous et pour tous les usages (domestiques, collectifs et industriels) une électricité qui frôle déjà la coupure par surcharge dès que le thermomètre fait mine de descendre dans de fraîches indications. Résoudre l'épineux problème d'une consommation supplémentaire issue d'un parc automobile totalement électrifié reste comme ces grilles de mots croisés dont les cases n'ont pu être toutes remplies. D'où la foi de ce fournisseur de boulets Bernot évoqué ci-dessus, certain qu'il ira encore longtemps au charbon pour générer les précieux courants d'électrons.

Autonome, à 100%, c'est un tout autre pari. Certes, libérer l'individu par l'automatisme de ses indispensables prises de décisions et éviter ses erreurs toujours possibles a permis, dans de nombreux moyens de transport, de réduire les accidents d'une manière spectaculaire. Mais pas totale, hélas. Dans les chemins de fer, dans l'aérien, les automatismes et même la robotisation avec la plus intelligente des techniques ne peuvent totalement éviter la nécessaire reprise "à la main" d'un sachant (conduire) en cas de circonstances imprévues ou… d'une panne toute idiote. Même à bord des aéronefs les plus récents et aboutis, la présence au manche d'un vrai pilote chevronné reste indispensable et obligatoire. Chevronné notamment parce que ces impondérables, respectant le plus souvent à la lettre les grands principes de la loi de Murphy (dite de l'emmerdement maximum), demandent toujours une capacité à réagir vite, de manière instinctive et juste, face à ce qui, même quand on croit avoir tout prévu, démontre que l'imprévu ne respecte aucune limite.

Dès lors, on voit mal comment un responsable, à quelque niveau que ce soit de l'Etat (et des états), pourrait décider un jour prochain qu'un véhicule autonomisé (adjectif élégant pour "automatisé"), aurait le droit d'évoluer dans les rues, sur les routes et autoroutes sans qu'un individu dûment formé et expérimenté (pour faire simple, l'équivalent d'un détenteur de permis de conduire, éventuellement au-delà de sa période d'apposition du "90" à l'arrière du véhicule) soit en mesure de reprendre à tout moment et intégralement les commandes. Entre les aides très poussées à la conduite et l'autonomie, il y a une distance. Pour tout individu souhaitant prendre la route sans prendre le volant, il reste le taxi.  

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