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Pour la télévision, le changement, c'est maintenant. Non par sa technique, mais bien par les fluctuations qui vont désormais être vécues entre acteurs de ce marché, sans ménagement pour les utilisateurs.

- DVSM, 26 septembre 2022. En quelques communiqués traitant de l'échec de la fusion entre TF1 et M6, nombreux sont les individus qui auront découvert une facette encore peu ébruitée de ce qu'est et surtout sera le domaine de la télévision. Et pour cause. Depuis la nuit des temps (télévisuels) le petit écran était avant tout un domaine vivant dans la continuité et la stabilité. Certes, ces deux critères furent maintes fois bousculés. Les plus anciens téléspectateurs ont vécu la RTF, puis d'ORTF, le noir et blanc, la couleur, le début des chaînes supplémentaires (au-delà de seulement trois) puis, alors que s'ébrouaient les techniques numériques et les écrans devenus plats, les bouquets, les triple-play, les satellites... Un véritable embrasement-! Le tout allait dans un seul sens, toujours plus, plus de chaînes, plus de temps de diffusion, plus de moyens d'accès, plus c'acteurs. Voilà le détail qui change tout. A force de s'être développé, l'univers des chaînes en est arrivé à un "bien plein", et même un certain "trop plein". L'heure des rationalisations a sonné.

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En ne laissant à l'Etat que des petits morceaux (eux-mêmes trop largement et onéreusement déployés et qu'il va probablement falloir redimensionner dans des proportions plus mesurées) c'est un immense univers d'entreprises commerciales qui s'est construit. Ce seul constat suffit à lui seul à comprendre que le reflux ne peut désormais que devenir impératif. L'essentiel de cet univers vit grâce aux ressources publicitaires. Entre le lancement de la TNT en 2005 et nos jours, le nombre des foyers et des habitants n'a que très peu progressé, que de quelques fractions de pourcentage. A lui seul, l'avènement de cette télévision numérique terrestre constituait une multiplication par 4,6 des canaux accessibles, et un peu plus avec le passage à 18 chaînes. Des élargissements qui ne sont pourtant que broutilles au regard de ce qu'ont permis les évolutions intervenues depuis, dont l'ADSL. Plus un utilisateur moyen n'est capable de dire de combien de chaînes il dispose, d'autant plus que la télévision de rattrapage s'est invitée à la fête.

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Pourquoi maintenant, et pas avant ? Pour de simples -mais implacables- raisons arithmétiques. Tout gestionnaire ou simplement comptable ne peut que conclure que, de ce bouleversement, découle un partage inversement proportionnel des recettes publicitaires. Dans une certaine approche, les voies de l'audiovisuel ont dépossédé de leurs annonceurs la presse écrite, l'affichage et quelques autres supports. Mais parallèlement, d'autres nouveaux venus ont ouvert leurs chemins de diffusionà la communication publicitaire. Internet bien sûr. Et voilà que les plateformes de visionnage en flux continu (le streaming) picorent à leur tour dans l'audience des chaînes classiques. C'en est trop, il faut trouver des parades. Quand trop de voies d'eau s'attaquent au navire, sans écoper, le naufrage devient inévitable. Mais, comme constaté plus haut, le monde de la télévision et plus largement de l'AV est un univers d'entreprises, et comme dans tous les autres domaines, les fusions, les concentrations, les rachats, les prises de contrôle font partie du quotidien. L'AV ne va pas échapper à cette logique, avec pour les usagers des conséquences se traduisant par l'effacement de cette stabilité d'hier. Les groupes qui réunissent pour la plupart plusieurs chaînes vont en céder certaines, en reprendre d'autres. Certaines pourront être regroupées, quand la disparition pure et simple frappera celles ne trouvant plus preneurs, faute d'un équilibre en rentabilité ou d'une pertinence dans une offre d'ensemble. Les saisons très turbulentes traversées d'abord avec les conditions sanitaires, puis la conjoncture, ne peuvent qu'amplifier le phénomène. Le spectateur n'a pas fini de s'y perdre...

  

 

Tag(s) : #- A LA UNE, #- TV-Radios-Medias-Net
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