TÉLÉVISION : la redevance passera-t-elle le printemps...? Jours comptés ou fausse sortie...?

Alors que les présidentielles approchent, les candidats susceptibles de s'imposer lors du scrutin final semblent s'orienter vers des stratégies supprimant cette désagréable dépense pour les consommateurs. 

- DVSM, 10 mars 2022. Pour un événement, ce serait un événement...! Mais prudence. Des promesses dans ce sens ont déjà été entendues assez souvent dans le passé. Le prélèvement obligatoire est cependant resté jusqu'à présent bien vivant. Mieux (ou pire), il n'y a pas si longtemps, des décisionnaires ou responsables potentiels étaient sur une ligne pour le moins différente, puisque l'application de la ponction a maintes fois été considérée comme devant s'appliquer non plus au seul téléviseur, mais à "tous les écrans". Si la taxe qui cache son nom (redevance fait moins "brutal") est à nouveau sur la sellette, elle y est arrivée par divers cheminements. L'un d'eux aura sans doute été lié à une orientation de l'information sur les chaînes du service public jugée peu objective par certains intervenants du monde politique. Non sans quelques colères argumentées. D'où la question qui finit par dominer toutes les autres : notre pays a-t-il réellement besoin d'un service public...?  Justifiée (peut-être) quand la télévision était nouvelle et nécessitait des investissements lourds pour que les citoyens puissent y avoir accès, cette nécessité est de moins en moins démontrée dans la masse considérable de chaînes et voies de diffusion de tout ce qui est de la famille audiovisuelle de l'ère numérique et connectée. La comparaison avec la presse écrite n'est pas dénuée de sens. Imaginerait-on un journal de "service public" au cœur de l'offre des kiosques à journaux, financé par un impôt et se voulant une certaine "voix de la France"...? Une idée qui a fait son chemin, et conduit plusieurs candidats (et candidates) à promettre tout simplement la privatisation de cet audiovisuel d'état.

Rappelons que cette redevance est en outre trompeuse aux yeux des profanes et du grand public. Elle sème une confusion par le truchement de toute allusion à la TNT dite gratuite, ce qui est le cas (gratuité) pour des chaînes TV commerciales (TF1, M6...) mais exactement l'inverse pour celles de France Télévision (et Radio France) qui s'accompagnent d''un paiement... obligatoire, y compris pour ceux qui n'ont pas envie de les regarder. Un flou que l'abonnement à une box ADSL (ou fibre) intensifie, alors que ce haut débit est le moyen de diffusion le plus utilisé.

Mais par ailleurs, dans un contexte où tout devient plus coûteux, une autre option semble se dégager, se limitant à "seulement" (mais quand même) la suppression du prélèvement, et transfert vers l'état de la charge de ce service. Une voie typiquement française "sauce Bercy", appuyée sur un théorème classique : "Un prélèvement ne se supprime jamais, il est seulement réaffectable à un autre cheminement". L'adossement à la taxe d'habitation obsolète du fait de la suppression de celle-ci en rend de surcroît la collecte moins commode. Beaucoup de lignes convergent vers ce qui devrait donc se traduire par la fin de cette ponction, sans pour autant être certain qu'un financement via les contribuables soit totalement éliminé. Prudence avant de sauter de joie...! La même redevance avait bien failli passer à la trappe lorsque avant l'an 2000, la croissance avait apporté à nos finances nationale une "cagnotte", que le Premier Ministre, Lionel Jospin, n'a finalement pas supprimée, préférant tirer un trait définitif sur la vignette automobile (redevance TV et vignette auto contribuaient alors pour des montants assez proches aux finances de l'Etat). Pour une décision très exceptionnellement favorable à l'automobile (et sans doute un peu électoraliste), il serait malvenu d'en contester le bien fondé. Y.D.

 -- RETOUR VERS TOUTES LES INFOS >- 

-- D'AUTRES INFOS SUR ITnumeric.com >-

A propos : le blog DVSM, Distribution, Ventes & Services Magazine™ est le plus ancien outil d'information dédié exclusivement aux professionnels de la distribution des équipements et des services de loisirs électroniques et numériques. Fondé ence seul volet 1979 sous le titre "Vente", et ayant adopté le nouveau titre DVSM à l'occasion de l'an 2000 (auparavant, Vente Electronique, Vente Informatique, etc.). Actualité, analyses, documents s'y retrouvent sous la forme de ce blog sans publicité. Réagir, nous contacter : dvsm.edition@orange.fr . 

​