LA ROUTE MEURTRIERE, 4800 morts dans des accidents, soit plus de 13 décès quotidiens...!

Sitôt inventée, l'auto et la route ont acquis une réputation de redoutable danger public. Et parallèlement, des parades bien peu pertinentes furent déjà envisagées...

- DVSM, 15 mars 2022. Voilà un bilan assez sévère qui semble actuel mais attention. Cette statistique date d'il y a pile 70 ans...! En 1952, l'automobile, bien que circulant sur les routes depuis plusieurs décennies, est encore très peu répandue. Si elle commence à devenir "grand public", il lui reste un pas à franchir, celui du coût. On dénombrait il y a sept décennies quelque 2,6 millions véhicules automobiles, dont 1,7 million pour les voitures  particulières, partageant la chaussée avec 900.000 utilitaires. Parallèlement, ce sont à cette époque les "deux roues" qui circulent le plus dans un Hexagone encore lourdement impacté par les conséquences de la guerre 39-45, ayant pris fin il y a 7 ans. En effet, 1,3 million de motos complètent le parc motorisé, osant s'aventurer sur des pavés parfois glissants et déjà un peu de macadam avec un impressionnant parc de 14 millions de bicyclettes, alors dénombrées avec une assez bonne précision grâce à leur "plaque", signe de reconnaissance administrative et indissociable (nous étions déjà bien en France) de la contribution fiscale qui l'accompagnait. Parc surveillé puisque, comme le rappelle la "Tactique du Gendarme" (chanson), pas de plaque sur un vélo se solde par une contravention, pas de discussion...! Il faut remarquer que cette présence colossale de la bicyclette (sans batterie) s'explique par le fait que les périphéries urbaines ne se sont pas encore développées. En revanche, dans les villes, cohabitent habitations et entreprises, avec à la clé des distances domicile travail compatibles avec quelques minutes de pédalage. 

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Cependant, la route (et la rue) font déjà beaucoup de victimes. Avec 4800 tués en ce millésime 1952, il est réaliste de parler de bilan franchement catastrophique, surtout s'il est comparé aux environ et "seulement" 3500 décès ("à 30 jours") comptabilisés en 2019 (les chiffres de 2020 et 2021 étant impactés par les mesures de confinement), alors que le parc des automobiles et des utilitaires légers frise 40 millions de véhicules. En 1952, les personnes ayant perdu la vie par accident de la circulation furent 1900 automobilistes, 1200 piétons (dont 600 enfants), 600 motocyclistes, et 1100 cyclistes. La situation est préoccupante et ne peut rester sans réaction. "Comment stopper cette hécatombe" entonnent alors les gazettes. Tout en mettant en lumière la complexité des causes réelles de chaque accident. Les fautes de conduite, les excès de vitesse, l'observation défaillante des panneaux de signalisation se mélangent et déjà, prenant le pas sur les mesures de sécurité, surgit le mot magique : "sanctions". Même si, quand même, les cartographies des zones accidentogènes suggèrent l'amélioration du réseau. Ceci sans oublier de mentionner les "présences intempestives de troupeaux sur la route" ou même les "charrettes perdant des betteraves", la combinaison betteraves sur pavés (de nombreuses routes de campagne sont encore revêtues, et non goudronnées) procurant une glisse largement comparable à celle d'un méchant verglas. Bref, on va sévir...! Un certain ver est déjà dans le fruit. Alors que chacun le sait, on ne parvient pas à un bon niveau de sécurité en se limitant à des mesures répressives. 

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