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Entre un milliardaire qui s’offre un bateau géant et l’indécrottable addiction à une fiscalité punitive, 24 heures auront suffi à une résurgence des vieux instincts éco-destructeurs.
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- DVSM, 8 février 2022. - L’édito par Yves Dupré - C'est une histoire courte qui pourrait s'intituler : "D'une mise à l'eau de Bezos aux sous de Roussel". Jeff Bezos, qu’on ne présente plus, s’est fait construire un bateau à la hauteur de ses fantasmes marins, qui sont au moins aussi intenses que ses envies d'espace. Mais au-dessus de... l’espace libre sous un pont historique qu’il veut démonter et remonter à ses frais pour enfin mettre à la mer son beau bâtiment. Dès lors, vient l’avalanche de commentaires en apparence généreux que cette situation engendre. Comment un individu peut-il dépenser autant pour un caprice quand tant d’autres restent dans une misère noire...? Exact, c’est révoltant. Nul ne peut se satisfaire de savoir que les locataires de la planète y survivent dans des conditions épouvantables. Néanmoins, il manque quelques remarques dans le flux de critiques mi-aigrelettes mi-moqueuses à l'égard du e-commerçant bien connu. Par exemple, personne n’évoque tous ceux à qui ce caprice riche vient de donner beaucoup de travail rémunéré. Pas plus qu'on ne songe à ceux qui pourraient assumer la déconstruction et la reconstruction de l’ouvrage d’art, détail qui, pardon de le souligner, démontre quand même un manque d’anticipation. Autre interrogation, pourquoi l’homme riche d’Amazon a-t-il choisi les Pays Bas pour faire construire son fier esquif, et pourquoi ne pas l'avoir fait édifier en France ? Hélas, entre autres réalités, parce que chez nous, il y a bien longtemps déjà que les chantiers navals capables de mener à bien des réalisations de ce calibre ont cessé d'exister ou ont quitté le territoire qui a fait fuir leurs clients, forcément riches, eux mêmes chassés au moins fiscalement.
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En revanche, côté hargne vengeresse, tout va pour le mieux. Encensé pour une prestation décrite comme superbe, un candidat à la prochaine élection vient de se faire applaudir par des cohortes de commentateurs grâce à son plaidoyer pour un retour de l’ISF, multiplié par trois ! Ce politicien ambitieux, sans que cela ne choque personne, avance sous la bannière communiste. 11 millions de morts, pas grave. En revanche, la certitude est totale : aucun Jeff Bezos ne viendra faire un jour construire un yacht de prestige dans ce pays dont la spécialité est justement le luxe et qui pleure ses industries perdues. Au fait, soulignons que le fondateur d’Amazon a financé son bateau avec sa seule tirelire à lui, et non avec de l’argent public. Il serait possible de disserter longuement sur ce que certains considèrent comme de l’indécence dans des réussites économiques extrêmes. Il est probable que si un caprice de même ampleur avait été réalisé par l'un des ces diverticules onéreux de l'Etat, les honneurs ne lui seraient nullement ménagés. Toutefois, ne faudrait-il pas s’interroger sur des réalités qui ôtent tout espoir de réussites du même genre, même moins explosives, à des individus qui naissent dans des zones de la planète déshéritées ou sous des régimes totalitaires ou, c’est encore pire, des nations dans lesquelles les prélèvements obligatoires sont tels qu’ils empêchent les jeunes pousses de décoller, au point d’inciter les créateurs de s’expatrier. Ce qu'a réussi Jeff Bezos est naturellement inaccessible aux enfants souffrant de malnutrition, pouvant seulement aller travailler dans des usines polluantes dès l'âge de 6 ou 7 ans. Mais c'est aussi quasi impossible sur notre propre sol, gangréné par une articulation entre réglementations, fiscalité et système bancaire, chaîne tout sauf vertueuse qui ne parvient pas mieux que microscopiquement à s'améliorer.
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