PANDÉMIE, l'heure des évaluations et réparations des préjudices va-t-elle sonner…?

En France, -et dans d'autres pays- la lutte contre le virus et ses effets n'a pas été jusqu'à ce jour menée dans une parfaite harmonie. Parmi les dommages économiques, certains auraient-ils pu être moins lourds grâce à des stratégies plus cohérentes…?

- DVSM, 17 mars 2021. Préjudice…! Ce terme qui hante les prétoires et les compagnies d'assurances peut-il s'inviter dans les turbulences issues de l'épidémie…? Face à la survenue du virus, trois objectifs auraient dû être fixés et respectés : limiter les risques de contagion, soigner les personnes contaminées, et vacciner une proportion suffisante de la population pour prévenir toute nouvelle invasion virale. Pour diverses raisons, il est clair que des points essentiels de cette mission de l'Etat n'ont pas été correctement remplis. Depuis un an, ne serait-ce que dans la communication, la cacophonie s'est trop souvent retrouvée en première ligne. L'épisode autour d'un vaccin soudain entouré de doutes à propos de possibles effets secondaires en apporte une nouvelle démonstration. Au-delà de professionnels de santé exprimant des avis fort divergents sur cette question, les plus hauts responsables du pays y sont allés de leurs affirmations parfois diamétralement opposées. Les conséquences de cette dissonance sur public, incitant probablement de nombreux individus à réfléchir avant de se faire vacciner, pourrait conduire à des mesures supplémentaires de couvre-feu et de confinement, alors que celles-ci sont également loin de faire en tous point une unanimité sans bavure. Financièrement, peut-on dédouaner ces autorités de toute responsabilité…?

Une année après des mesures sans doute prises trop tardivement pour mille et une raisons (dont préserver un scrutin) et en partie inapplicables au concret (le scandale des masques), l'Hexagone a subi des conséquences qui auraient sans doute pu être moins lourdes. A l'heure présente, le virus pose à de nombreux pays des problèmes que les faux pas déjà constatés sur notre territoire rendent encore plus aigus. Le simple niveau très faible des proportions de personnes déjà vaccinées est l'un des handicaps qui rendent plus compliquée et aléatoire la suite de la lutte.

Pire, une gestion et une préparation incroyablement défaillante de nos dispositifs de santé apparaissent manifestement. Par exemple, certains observateurs soulignent à juste titre les ressources incroyablement insuffisantes de nos installations, en remarquant par exemple que 1.000 lits de réanimation pour une région parisienne de 12 millions d'âmes va au-delà du ridicule, confinant même à une coupable prise de risque. Qu'adviendrait-il si la pandémie venait à se renforcer encore et à concerner 2 ou 3 fois plus de nos concitoyens…? Avec un peu plus de 4.000 personnes en services de réanimation (le pic le plus haut, de 7.019, a été enregistré en avril 2020), pas plus d'un Français sur… 16.750 s'est ainsi vu engagé dans le degré le plus élevé des soins hospitaliers. En imaginant ce triplement hypothétique appliqué au pic le plus élevé, soit plus de 21.000 individus à réanimer, nous serions dans une catastrophe nationale, avec pourtant d'un individu sur plus de 3000 concerné (ou encore 0,03 personnes sur 100, ou 3 personnes sur 10.000). Pour un pays fier de son principe de précaution inscrit dans sa constitution, cela fait piètre effet.

De ces constats, et des mesures prises depuis des mois, sans que toutes soient créditées d'une efficacité prouvée, des dégâts économiques d'ampleur sont constatés. Dégâts probablement parfaitement assimilables à d'authentiques préjudices, appelant réparation. Mais qui pourrait réparer des milliards engloutis par des mesures inadaptées…? L'expression du serpent se mordant la queue s'impose, car ces dommages autant supportés qu'engendrés par l'Etat ne pourraient être couverts que par celui-ci. Naturellement, imaginer des procédures pour que l'Etat indemnise l'Etat ne sont guère imaginables. Que l'Etat indemnise des individus et des entreprises l'est davantage. Mais en n'oubliant jamais que les fonds de l'Etat sont ceux puisés chez les contribuables, individus et entreprises. Inévitable, le serpent, la queue…

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