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Il est décrit comme un raz-de-marée qui emporterait tout du commerce physique sur son passage. Pourtant, 85% des actes d'achats du public restent dans le classique et probablement l'immuable réalité concrète.

 

- DVSM, 3 juin 2020. Il arrive, même si cela est peu fréquent, que des acteurs ou observateurs du monde de la distribution rappellent ce point de repère. Le e-commerce ne s'octroie que 14,6% du total des ventes. Cette réalité à l'échelon international est le fruit d'un ensemble de situations variées. La vente en ligne a prospéré de manière différenciée selon les circonstances locales. La récente période de confinement a de surcroît entraîné une montée en puissance de ce moyen pour les consommateurs d'accéder aux produits dont ils avaient besoin, mais d'une manière contrainte, puisque le commerce physique était en majorité fermé, hormis pour l'alimentaire. Ce qui ne signifie pas qu'un effet durable soit d'ores et déjà acquis. Bien au contraire, même, si l'on se réfère aux scènes de véritables retrouvailles entre le public et ses boutiques préférées. Il faut aussi observer que les comptages à propos de ce commerce via le net ne sont pas "enrichis" comme cela serait utile pour discerner ce qui est acheté, quand, comment, pas qui… Attention à un effet "loupe" hérité de quelques vedettes, des C-Discount, Alibaba, l'incontournable Amazon... Dans certaines statistiques, les ventes en ligne mélangent l'acquisition de produits et équipements bien concrets à des services tels que des titres de transport, des billets pour des spectacles… Qui plus est, le commerce en ligne a aussi pris la suite de ce qui s'appelait jadis le commerce à distance, dont la classique VPC (vente par correspondance).  

 

Ce constat impose aussi de prendre des précautions dans l'alibi du net vite élaboré pour expliquer les déboires de très nombreuses enseignes, de part et d'autre de l'océan Atlantique. Aux USA, si des mastodontes avaient déjà fait naufrage bien avant l'arrivée du virus, cela était notamment lié à une diminution des besoins d'une population devenant plus âgée. En France, si les grands hypermarchés sont confrontés à des conditions périlleuses, ce n'est pas à cause d'une montée en puissance d'Amazon ou de ses semblables, mais à leur véritable défaite territoriale dans la profondeur du pays où, même dans des zones quasi rurales, les petites et moyennes surfaces ont tissé un maillage qui rend sans objet le déplacement jusqu'à de très grandes unités pour l'essentiel de la vie courante. L'effet de l'âge des consommateurs pèse aussi, associé à certaines saturations d'équipements. Il se vend environ deux fois moins de téléviseurs qu'il y a une dizaine d'années dans l'Hexagone. Il y a donc besoin de deux fois moins de points de vente pour satisfaire la demande. En revanche, il existe aussi un réflexe montant chez de nombreux consommateurs, consistant à aller de plus en plus vite vers des sites en ligne lorsque la distribution ne parvient pas à offrir la disponibilité de produits simples, comme certains consommables (de la cartouche d'encre –à prix correct- pour imprimante au rouleau de fil pour le coupe-bordures pour le jardin). Et pour en terminer avec ce court panoramique, il faut aussi noter l'émergence de nombreux sites spécialisés sur des marchés de niche, peu équilibrables en versions magasins purs et durs, mais capables de devenir des sources nationales (ou plus) pour des créneaux bien spécifiques (pièces pour véhicules de collection, pour les trains miniatures, pour certains végétaux de qualité, pour l'outillage, etc.) Des domaines dans lesquels le e-commerce ne prend des parts à pratiquement aucune structure commerciale classique, mais qui s'ajoutent aux ventes en ligne que des observateurs convertissent en statistiques. 

 

 

Tag(s) : #- A la Une, #- TOUT LE COMMERCE
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