
Dans son souhait de ne pas se convertir à une année sans expo, l'organisateur berlinois tente un pari qui est loin d'être gagné. Des exposants s'interrogent, d'autres ont déjà renoncé.
- DVSM, 3 juin 2020. Exposer ou ne pas exposer…? That is the question…! Une attitude qui est sans doute identique pour tous les secteurs dans lesquels une expo ou sa formule de substitution restent organisées. La presse spécialisée, économique et même généraliste d'outre-Rhin nous renseigne en générant doucement un flux d'entrefilets révélateurs. Avec un maximum de 1000 visiteurs quotidiens pour chacune de ses sections, l'IFA "Canada Dry" 2020 aurait finalement bien du mal à convaincre. Certaines firmes seraient intéressées seulement par la conférence d'ouverture, véhicule de médiatisation probable, d'autres envisageraient de peut-être ne figurer que côté session "business". Pour le moment, l'attitude générale serait surtout la poursuite d'une réflexion avant décision. Ah…! Voilà qui aurait été plus simple si le salon avait été purement et simplement annulé…! Ce renoncement prudent aurait associé deux avantages. Le premier consistant à ne pas avoir à se morfondre dans des hypothèses oscillant entre le oui et le non. Le second aurait ôté toute angoisse à l'idée de ne pas engager des frais alors que les économies des entreprises sont pour la plupart dans une situation précaire. Mais pour les organisateurs, une annulation aurait été synonyme d'année sans recette. Or, les salons sont avant tout des moments d'activité donnant du travail et des revenus à de nombreux intervenants. Alors que le mois de juin est entamé, et que les délais nécessaires à l'organisation d'une participation deviennent courts, certaines firmes annoncent renoncer ou préférer d'autres formules. Comme l'indique par exemple sur son site la direction de Loewe, firme allemande renaissante, qui organisera prochainement sa propre tournée promotionnelle.
Les hésitations à propos de l'IFA ne sont pas isolées. Elles alimentent forcément en interrogations les éventuels exposants en général jamais absents sur d'autres événements. En France, le Mondial de l'Automobile a depuis plusieurs mois tranché, choisissant l'option de l'annulation pure et simple. La Paris Games Week (jeu vidéo) en a fait tout autant il y a quelques semaines (à la différence de la Gamescom à Cologne, Allemagne, avec sa version "digitale"). En revanche, le Salon de la Photo, ultime moment fort de l'univers numérique de chaque millésime, n'a pas encore annoncé sa décision (qui doit être prise en juin…), laquelle dépend à l'évidence de celle d'une poignée de grandes marques, sans lesquelles l'expo n'aurait guère de sens.

