Ils t'ont appelé passoire...! Vieux logis, toi, enfin... toit qui en avait tant arrêté, de ces frimas, de ces bourrasques, te voilà soumis à cette envahissante et administrative estimation thermique, sans pitié. Voilà qui va refroidir bien des ardeurs pour consommer d'autres choses...
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- DVSM, 8 janvier 2025. Ca chauffe pour les trop vieilles bâtisses...! Enfin, trop vieilles, c'est vite dit*. Cela joue sur le moral consommateur des citoyens. Et sur ce pouvoir d'achat toujours aussi malmené. Des intégristes du 19 degrés max en veulent à ces murs qui semblent ne plus être en mesure de protéger leurs occupants des rigueurs du méchant bonhomme hiver. Non seulement certains ne veulent pas que la planète se réchauffe, mais ils n'acceptent plus qu'un chez soi soit calé sur les préférences thermométriques de ses occupants. Comme par exemple l'auteur de ces lignes qui, confession, ne se sent tout à fait bien à son aise qu'aux confins des 22-23°. Et qui restera hermétiquement et thermostatiquement sur cette position, devrait-il pour cela finir grillé en enfer...! On oublie, dans cette dictature supposée écologique, que de nombreux baby-boomers ont connu l'époque où les logements n'accédaient que très progressivement au chauffage central, d'abord recommandé à la "chaleur charbon", avant de basculer dans le fuel, puis dans le nucléaire, sans oublier le gaz. En attendant ces conforts découlant du progrès, ces déjà moins jeunes ont connu les chambres froides de janvier combattues à la bouillotte au fond du lit et à l'édredon (le mot "plumard" tient là ses racines), le dos au feu de la cuisinière à charbon, et des moments exquis autour d'une Salamandre projetant d'onctueuses calories puisées dans un grain d'anthracite rouge de plaisir. La chaleur à poêle est un vestige que certains imaginent moyenâgeux. Ne sommes nous pas à l'ère de la "clim", dont l'excès pourra bientôt exposer les transpirateurs au courroux de la "climinelle"...? 2025 commence un peu sous cette privation d'une liberté fondamentale, concrétisée par la mise hors normes d'un nombre colossal de logements locatifs, ce qui ne va pas manquer de provoquer quelques remous tant pour des propriétaires quelque peu spoliés que pour des candidats locataires. Le syndrome de la passoire avait déjà commencé depuis un bon moment. L'an nouveau plonge ceux qui sont concernés dans une zone rouge. Où d'ailleurs, ils ne pourront peut-être plus accéder si les moyens dont ils ne disposent pas les conduisent à une location située là où par ailleurs leur est imposé de conserver l'un de ces "diesel" exclus des ZFE. Bref, un petit chapelet de mesures supposées citoyennes qui auront le mérite de contrarier, voire tuer dans l’œuf bien des motivations d'achats chez les visiteurs des linéaires d'équipement de la maison.
* Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les mesures sur les passoires thermiques ne concernent pas que des édifices d'une ancienneté évoquant Mathusalem, mais des constructions collectives ou individuelles n'ayant vu le jour que bien après la fin du conflit 39-45, dont les années 1960 et suivantes. Oui, mais la planète...!