LE SOIR, LA TÉLÉ, les audiences, pourquoi toujours compter, raconter, et classer comme avant...?

Les habitudes ont la tête dure. Et peut-être se manifeste une envie de ne pas trop vite tourner des pages que le temps démode. Des audiences façon "vintage", dans un autre siècle...

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- DVSM, 7 janvier 2025. Où il y a de la chaîne, y aurait-il encore autant de plaisir...? Fondamentalement, la télévision est centenaire. En 1924, un écossais, John Logie Baird, avait réussi ses prometteuses transmissions hertziennes de quelques symboles graphiques vers le tube cathodique tout juste sortant de sa coquille. Bien sûr, au-delà de débuts héroïques dans les années 1930, c'est après le second conflit mondial que "la télé", ce moyen de communication visuel, avec des programmes, des infos, des divertissements, de la culture, a pris son véritable essor. Toutefois, hormis quelque hypothétique reclus resté longtemps loin de toute civilisation, chacun sait qu'à présent, les images en direct ou en "sauvegarde" dans des centres de conservation de données sont accessibles facilement. Plus un seul consommateur titulaire d'un forfait incluant une connexion ADSL ou fibre n'est capable de dire de combien de canaux de télévision il peut profiter. De la réception en direct ou en "voir ou revoir" (certains disent "replay") à ce qui dégorge d'un Net surabondant, la foison est devenue non mesurable.

Et pourtant, comme le montre ce sujet vu dans Les Echos en toute fin d'année (photo), la mesure, comme au bon vieux temps ciblant surtout sur quatre canaux qui ne sont plus que des gouttes dans un océan de contenus, n'est pas loin de laisser supposer que ces vieilles têtes d'affiches de la petite lucarne restent, tel le soleil sur la planète, la principale source de lumière audiovisuelle. De surcroît, les parts d'audiences issues d'un organisme qui collecte ce qu'il peut collecter, rappellent au quotidien cette distance entre un auditoire dénombré et une population globale. Un seul repère, juste à titre d'exemple. L'excellent site de Jean-Marc Morandini mentionnait il y a quelques jours la performance du journal télévisé d'une chaîne historique, avec 5,4.millions de téléspectateurs devant leurs écrans. Rapporté aux 68.millions de quidams présents sur notre sol, cela en fait plus de 62 millions ne regardant pas ce JT "leader". Les audiences "records" -souvent, des retransmissions de finales de Mondial de Foot ou de JO-, ne couvrent elles mêmes, pourtant sur plusieurs chaînes, qu'une part minoritaire des individus. Pendant qu'un Président présente des vœux un soir de Saint Sylvestre, certains regardent un film sur une plateforme, d'autres font du Face-Time avec des proches ou découvrent une lotion capillaire vantée par une influenceuse, etc. Et d'autres, (au moins un million) qui ont conscience de ne pas forcément être considérés comme des êtres en mesure de regarder ou écouter ce qu'ils veulent, se désespèrent en constatant qu'un organisme "autoritaire" s'obstine à soviétiquement vouloir ôter de cette immense univers un canal qui écorche des neurones. De la mesure réelle -y compris pour les professionnels de la communication- à la démesure de certains pouvoirs sentant un peu trop une naphtaline peu démocratique, l'univers de l'image et du son mérite définitivement mieux. Et ceux qui payent pour voir, encore plus...! A l'heure des grandes résolutions...! Y.D.

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