Il y a du carton rouge dans l'air... Le plus drôle -de ce qui ne l'est pas- est que tous, industriels inclus, y sont de leurs sonnantes contributions pour que soit diffusés à plein tarif ces messages conseillant aux consommateurs de ne pas acheter des équipements neufs. Vertige...!
- DVSM, 3 décembre 2024. Certes, gaspiller n'est pas une attitude à encourager. Encore que... Il faudrait savoir situer où commence le gaspillage, notion qui se situe à l'évidence davantage dans la gestion des comptes de chaque individu ou ménage, que dans une sorte de jugement de valeur venue d'un hypothétique Ministère des Bons comportements... Dans les péchés capitaux, la gourmandise figure en bonne place. Mal vue par les artères, déconseillée par le corps médical, ce travers est beaucoup moins dans le collimateur des confiseurs et de quelques solides annonceurs fidèles à la presse et à la télévision. Cette action, qui ne repart pas qu'en mars, répréhensible selon certains moralisateurs, est aussi une solide source d'activité économique, génératrice d'emplois, créatrice de richesses.
Dans un pays qui, chacun jour, ne cesse de se concentrer sur son impérieuse nécessité de le "réindustrialiser", une communication télévisuelle ne cesse de dire et redire, façon bon conseil, de ne pas acheter du neuf, et de plutôt faire réparer. "De quoi je me mêle..." serait la réaction réflexe la plus logique. Qui ose de la sorte investir les deniers des contribuables dans une publicité payante qui est peut-être favorable aux ateliers de réparation, mais en revanche directement hostile à ceux qui produisent des équipements neufs...? Produits qui, de saison en saison, bénéficient pourtant de progrès sur tous les registres, leur consommation énergétique, le respect de "la planète", les fonctions, la sécurité, la fiabilité, et même la durabilité. Il n'est pas si sûr que cette volonté de maintenir quoi qu'il en coûte des instruments ayant connu une défaillance soit une stratégie sur tous les points positive. Dans la lecture de n'importe quel devis, le consommateur s'aperçoit en outre que recourir à du matériel nouveau s'avère finalement plus cohérent et économique qu'une remise en fonction, d'autant qu'il "repart" sur du matériel manufacturé légalement garanti au moins deux ans. En outre, le choix du neuf permet aussi de maintenir un autre et réel marché, celui dit de la "seconde vie", qui combine très souvent une accessibilité meilleure à des biens utiles pour des populations n'ayant pas assez de ressources pour s'offrir du neuf, et des emplois qui valent mieux que des indemnités de chômage (sans oublier quelques initiatives louables utile au handicap). Mais au-delà de toutes les considérations, ces communications donnent surtout envie aux industriels de ne surtout pas dire merci à des auteurs de supposés bons conseilleurs sans doute, plus stupidement que consciemment, diamétralement opposés à cette réindustrialisation si vitale pour tous.