Depuis l'avènement de la télévision, une cadence de "20 ans" semble être le rythme* des changements de modèles, techniques et contenus. La TNT, née analogique, cathodique et basse définition, devenait le reste d'un passé aux années comptées. De vieux édifices peuvent-ils encore survivre si leurs piliers se font disloquer...?
- DVSM, 9 décembre 2024. Les mécanismes de l'auto-destruction ont des facettes redoutables. Agrippés à deux ou trois notions un peu vieillissantes, les valeureux et courageux défenseurs de la télévision numérique terrestre avançaient hier encore des atouts réels et propres à une longévité garantie. Comme, tout simplement, l'absence dans certains lieux, d'une couverture ADSL ou fibre, ne laissant au quidam comme refuge que son râteaux et cette transmission hertzienne pour éviter l'écran muet.(Enfin, presque, puisqu'avec une 4G ou une 5G, presque tout est accessible avec un smartphone, connectable à un téléviseur ou un moniteur, HDMI aidant). D'autres arguments s'avéraient au fil des jours bien plus sujets à caution. Comme cette pantalonnade d'une supposée gratuité, dans le genre "c'est gratuit puisque vous avez déjà payé". La disparition de la redevance pour l'audiovisuel public dans le pot-au-noir de la fiscalité (fiscalamité disent certains) générale à gommé l'aspect irritant de ce prélèvement dans le tsunami fiscal permanent à la française, tout en éliminant les petits malins qui se soustrayaient, par toutes les astuces possibles, à cette ponction. Sans pour autant rendre réellement gratuites les images dont on affirme qu'elles le sont. Quant à l'accès à de la haute définition, et plus haute encore, rien ne démontre désormais que cette priorité est réelle dans les quêtes de la gent consommante. Donc, en France comme dans tous les pays où ce numérique de terre a été mis en service, un déclin progressif et inéluctable en était constaté, voire programmé. En soufflant sur des braises pour des motifs de penchants purement politiciens, l'ARCOM, qui rêvait de virer C-News de cette TNT et, consolation, a de fait reporté son envie de suppression presque soviétiquement ressentie sur C8 et deux autres (pour faire bonne mesure, ou noyer le poisson...?) a réveillé un animal qui ne dormait que d'un œil. Les canaux de la TNT qui vont être abandonnés par le groupe Canal retentissent comme l'une de ces répliques plus puissantes que l'onde native de certains séisme. C'est un trou, mais pas seulement. Les "on s'en moque" ou "même pas mal" que certains ne vont pas se priver de proférer ne changent rien à cette nouvelle donne. Après tout, exister télévisuellement n'est plus qu'une infime fraction de réalité dans la profusion débordante de contenus véhiculés par le Net. Un nouveau futur ne se dessine plus, il est là. Sans que ne soit apportée une réponse concrète et objective à une question.: à quoi peut encore servir un organisme tel que l'ARCOM, qui ne supporte pas Hanouna, mais reste impuissant face à des contenus terrifiants, accessibles sans filtre par les plus jeunes...? Point de vue qui échappe aux analystes des partages de fréquences, mais pas aux yeux d'une réalité populaire. Y.D.
* 20 ans, environ, -1947-1967- de noir et blanc, + 20 ans environ de couleur quasi mono-chaîne, + 20 ans de début de pluralisme (Canal, câble, satellites...), + 20 ans, environ, de TNT + HD + écrans plats... et nous voici dans l'ère de la multitude numérique, sans doute à reconsidérer d'ici deux décennies...