Alors que le chancelier allemand vient de chuter sur un vote de confiance, la perspective des élections à venir met en évidence une donnée déterminante, celle du poids des retraités. Qui n'influencent pas que les stratégies politiques.
- DVSM, 16 décembre 2024. On avait tendance à souvent parler de l'âge du capitaine. Celui du citoyen, celui qui met un bulletin dans l'urne, s'installe vigoureusement au centre des attentions. D'une manière spectaculaire, c'est une sorte de réveil des esprits qui se manifeste dans les méandres du monde politique d'outre-Rhin, et d'ailleurs. "Sur les 61 millions d'électeurs, 40% seront prochainement retraités" souligne par exemple le Frankfurter Allgemeine. Une masse "d'anciens" dont il est clair qu'ils accèdent à une capacité d'influence, voire de nuisance, pour toute équipe au pouvoir. Certes, ces citoyens qui ont pris de l'âge et deviennent plus que jamais et un peu brutalement de nouveaux et précieux objets d'attention ne peuvent pas se mettre en grève. Mais toutes les autres actions leur sont accessibles, y compris celle de pouvoir éliminer des candidats, des partis, des forces politiques. Il est amusant -c'est une expression- de constater à quel point des réalités aussi élémentaires se retrouvent en figure de proue dans des moments essentiels quand la politique est sur le grill. Alors que ce statut "d'influenceurs" passait à la trappe dans bien des domaines de la vie quotidienne, univers du commerce inclus. Dans cette soudaine transition du pouvoir, l'Allemagne ne vit rien d'autre que des évolutions également constatées sur d'autres territoires européens, et auxquelles l'Hexagone n'échappe pas. Souvent évoquée ici, la transition démographique est bel et bien un facteur -certains diront même un "phénomène grave"- qui conditionne et va lourdement conditionner des transformations très lourdes au sein des sociétés occidentales. Bouleversements qui, politiquement et médiatiquement, sont pour l'heure encore trop vus et analysés à l'échelle de chaque territoire. Des choix de consommation jusqu'aux équilibres économiques, il paraît inévitable que le panorama se teinte de nuances qui tournent la page non pas sur 30, mais au moins 50 glorieuses... Un certain Bob l'avait chanté, le mode et les temps changent. Encore...!