La démission officiellement annoncée aujourd'hui de Carlos Tavares, patron de Stellantis, est difficilement dissociable d'un contexte qui plonge un peu plus le secteur de l'automobile européenne dans un passage houleux.
- DVSM, 1er décembre 2024. Elon musk va-t-il racheter Stellantis...? Ou placer un patron américain à sa place...? Faut-il se préparer à des annonces aussi improbables, voire fantaisistes, que celles-ci, alors que les cartes sont sans doute en train de se redistribuer dans ce créneau majeur des activités économiques...? Le départ de Carlos Tavares était annoncé depuis quelques temps, et le communiqué de ce jour n'a de surprenant que sa possible irruption, dont il faudra un jour savoir si elle a été anticipée. La nomination de son successeur interviendra, selon le groupe, dans le courant du premier semestre 2025 (après la prise des fonctions de Donald Trump à la Maison Blanche, ne manqueront pas de souligner certains commentateurs). Pourquoi braquer le regard vers l'autre rive de l'Atlantique...? Parce que le président nouvellement réélu aura probablement dans ses ambitions de soutenir une industrie automobile américaine qui souffre, elle aussi, des nouvelles concurrences au niveau planétaire. Et dans Stellantis, figurent quelques logos américains célèbres. Cet épisode se place donc dans un contexte qui, par ailleurs, est tout sauf serein, sur le Vieux Continent. En Belgique, près de Bruxelles, Audi finalise la fermeture d'une usine et se sépare de ses 3.000 collaborateurs. A Cologne (Allemagne) c'est Ford qui réduit la voilure, supprimant quelque 4.000 postes. Tandis que VAG se voit infligé un important mouvement de grève. En France, le marché s'est replié au cours du dernier mois, et les repères vacillent, sous notamment le sérieux rabotage des aides pour les véhicules électriques. Qui avaient pourtant déjà tendance à moins convaincre les utilisateurs. Un jour sans doute, les historiens spécialistes du monde de l'automobile mettrons en lumière des turbulences dont il est peu pertinent d'imaginer qu'elles ne constituent pas déjà une sorte de longue histoire, avec des crocs-en-jambe, des règlements de comptes, où le "diesel gate", les mésaventures de Carlos Ghosn (dont Carlos Tavares fut le second, dans Renault-Nissan, dont il est parti dit-on faute de n'avoir pu prendre la tête du duo franco-japonais) ressemblent fort à des prémices lourdement annonciateurs. S'il y a de la technique, des combats de marché, des fluctuations liées aux évolutions démographiques, le rififi n'est sans doute pas totalement exlu de ce remue-ménage aux proportions inédites. A suivre...