EUROPE : une industrie de l'automobile qui a déjà commencé à décrocher. Angoisses justifiées.

14 Novembre 2024

Si selon certains observateurs, il faut s'inquiéter pour une industrie majeure, d'autres ne s'inquiètent déjà plus. Ils subissent. Le virage vers d'autres énergies n'est plus le seul péril en la demeure automobile.

---DVSM---

- DVSM, 14 novembre 2024. Que vont devenir nos constructeurs français dans le futur proche de l'automobile...? Ce n'est pas une très bonne question, les réponses ayant trop de probabilités de devenir angoissantes. Observer la fabrication des véhicules sous le ciel uniquement hexagonal revient à ignorer (ou faire semblant) la situation de cette industrie au niveau européen. Dans la région bruxelloise, l'heure des questions est dépassée. L'usine Audi est fermée. Il y avait bien un éventuel repreneur pour le site, mais il s'est désisté. Pas moins de 3.000 salariés sont donc désormais dans une lugubre "charrette", qui frappe un maillon de cette industrie allemande que l'on croyait invincible, mais qui est désormais dans une passe fort inquiétante. Cette fermeture revêt en effet un caractère très symbolique. Elle concerne une unité de production de véhicules de plutôt haut de gamme, segment le plus profitable dans lequel nos cousins d'outre-Rhin brillaient depuis des années sur tous les marchés de la planète. Pendant ce temps, certains poursuivent un combat frisant une sorte de ridicule instinct suicidaire, afin d'imposer l'électricité sous les capots. En ignorant le pont d'or ainsi offert aux industriels asiatiques (chinois, mais pas seulement). Un souci n'arrivant jamais seul, le pays de l'Oncle Tom vient de vigoureusement mettre dans son poste de pilotage des dirigeants qui vont tenter de remuscler leurs propres activités. Dont celles liées à l'automobile, l'un des dadas de l'Amérique. Au secours, Dearborn risque d'être de retour...! Même si ces dirigeants ne parviennent pas en totalité à leurs fins, le sens de cette histoire est clair, et ne milite pas pour une activité européenne sereine et sans encombre. En sandwich entre l'Est et l'Ouest, la roue ne tourne pas forcément dans le sens espéré, d'autant plus que peu d'initiatives, hormis quelques normes aux relents bruxellois bien sentis (de pollution notamment) vont relever la sauce. L'évolution européenne de l'automobile fait douloureusement penser à des stratégies qui ont fait, il y a quatre bonnes décennies, basculer l'industrie de l'électronique grand public du continent dans le quasi néant. L'ère de la marche arrière a commencé...