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Au cœur de la zone centrale de la capitale, depuis ce matin à circulation réduite, une enseigne légendaire revêt l'allure d'un symbole, celui d'une victime de la méconnaissance économique et vitale de ce que fut et est encore la ville, au sens large. Y réduire la circulation revient à y réduire la vie. Jusqu'où...?

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---DVSM---

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- DVSM, 4 novembre 2024. C'est fait, quatre arrondissements du centre de Paris constituent désormais ce "no-car land" pour les véhicules de transit. Chaque parisien peut mesurer (en kilomètres et temps de parcours) ce que devient une idée folle consistant à vouloir aller de la place de la Bastille à celle de la Concorde. Dans le sens opposé, Ouest-Est, depuis la transformation en piste pour patins à roulettes de la voie Georges Pompidou (dite voie sur berge), le bouchon permanent "des quais" donnait déjà depuis longtemps de sérieux motifs à l'éclosion de pathologies liées à l'énervement dans l'immobilité contrainte. La nouvelle donne ouvre la voie à du délire encore plus gigantesque. Ces repères n'évoquent naturellement pas grand chose aux non parisiens ou non franciliens. Sauf dans la menace de voir, par contagion, des secteurs d'autres métropoles devenir -si ce n'est déjà fait- de nouvelles zones à vider pour d'obscurs desseins (dont électoraux, ne nous y trompons pas). Il y a un demi-siècle, quand les GSB (Grandes Surfaces de Bricolage) étaient encore très peu développées, tout comme les grandes concentrations commerciales de la banlieue parisienne, le Bazar de l'Hôtel de Ville était pour les parisiens et les franciliens un lieu unique en son genre. Outre les autres familles de produits proposées dans tout grand magasin de centre ville, son sous-sol passait pour le lieu ultime d'approvisionnement du bricoleur. Ce magasin n'avait pas son pareil. En repartaient, par tous les moyens de transport, métro, autobus et automobiles, des clients encombrés de leurs achats revêtus du très reconnaissable papier craft vert, indice à lui seul révélateur de leur emploi du temps des derniers quarts d'heure, Monsieur l'Inspecteur. Et si le chaland n'avait pas trouvé ce qu'il cherchait, cas rarissime, il ne lui restait plus qu'à abandonner, changer de projet, ou se diriger vers des repères encore plus acérés dans l'offre. Comme par exemple ce Weber Métaux, alors rue de Poitou (société familiale plus que séculaire, dont les implantations sont aujourd'hui transférées en des lieux plus accessibles). Et quelques autres qui étaient de ce centre névralgique d'une capitale forte de ses milliers de molécules économiques suractivées. 

Une zone qui instaure un élément qui fausse gravement la concurrence entre magasins, restaurants etc.. En effet, dans le périmètre restrictif qui entre en vigueur, le BHV, ainsi que tous les établissements sis dans les mêmes quatre arrondissements, sont frappés par une inégalité intolérable dans leur libre accès, par rapport à ceux situés ailleurs. En effet,  même si se rendre spécifiquement dans l'un d'eux fait sortir le véhicule concerné de la condition relevant du transit (traverser seulement la zone pour aller ailleurs est interdit) nul doute de l'effet dissuasif d'un déplacement vers un lieu (magasin, restaurant  ou tout autre point de destination) pour lequel un contrôle avec justificatif risque d'avoir à être montré.

Un véritable déni de ce qu'est une ville, la ville...! Dans ces tristes manoeuvres, où seules semblent compter les particules issues des pots d'échappement et les émissions de GES, pour lesquelles tant d'incertitudes scientifiques se bousculent, est oubliée la nature même de la ville. Laquelle n'est pas, n'a jamais été, réduite au statut de lieu de loisirs, dédié aux contemplations artistiques, de promenade comme à la lisière des forêts les mieux oxygénées. L'industrie et l'activité commerciale (économique, au sens les plus large) en a historiquement été le moteur. Elle s'y est développée au fil des siècles, ne s'en éloignant que pour que soient déployées des installations plus grandes, plus productives, génératrices de croissance. Il y a un demi-siècle, les quartiers concernés, comme beaucoup d'autres de la capitale, étaient toujours animés de mille et une activités artisanales, industrielles et autres. Il y a 50 ans, le BHV faisait un pas déterminant dans le sens d'une réponse citadine à cette tendance à la l'extension périphérique, en créant son parking, et optant pour des ouvertures nocturnes... Depuis l'élection à la mairie de Bertrand Delanoë, (dont la maire actuelle, Anne Hidalgo, ne fait que prolonger les initiatives), pour ne pas rompre avec des élus écologistes assurant une majorité au conseil, la ville ne fait plus que de la marche arrière. Sans voir le précipice... Le BHV et ceux qui n'ont pas encore jeté l'éponge sont désormais face à ce défi, ne pas mourir. 

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