PHOTOGRAPHIE : le Salon de Paris a enregistré près de 37.000 entrées... Parfait, encore que...

22 Octobre 2024

L'audience des salons ouverts au grand public est, à tort ou à raison, souvent prise comme un élément d'appréciation de l'impact du domaine exposé. Ce qui peut conduire à des comparaisons dont il serait stupide de tirer trop de conclusions. Et quand même regrettable de n'en tirer aucune.

---DVSM---

- DVSM, 22 octobre 2024. Dans le décor envoûtant de la Grande Halle de la Villette, près de 37.000 personnes sont venues dans le royaume exclusif de la prise de vue. Par rapport à un salon qui se tenait il y a quelques années à la Porte de Versailles, (dont DVSM le mensuel fut partenaire assidu depuis la création de l'évènement) et qui en drainait aux alentours de 70.000, la conclusion, hâtive, serait de constater que l'on en est à "deux fois moins". Mais entre temps, la photographie, la "vraie" (selon certains), a subi la terrible concurrence du smartphone. Côté industrie, les dégâts se situent plus dans le "dix fois moins" que dans toute autre approche arithmétiquement fiable. Et chacun sait, dans ce monde de l'image capturée, que des monuments comme la Photokina (premier salon photo au monde, qui se tenait annuellement à Cologne, Allemagne) ont tout simplement sombré. Passons sans transition du coq à l'âne. Il y a quelques jours, à cette Porte de Versailles, un demi-million de visiteurs sont venus voir des automobiles. Pourtant, parmi ces plus de 500.000 quidams, il est probable que presque tous, à l'aide d'un APN ou d'un smartphone, prennent des photographies. Ils en ont d'ailleurs fait des quantités colossales face aux berlines, aux coupés, aux cabriolets, aux SUV, aux électriques, aux hybrides... On les a vus...! Que peut-on malgré cela puiser en termes de réflexion dans des mises en parallèle qui peuvent paraître peu pertinentes...? Les deux sujets se rejoignent dans un comportement similaire. DVSM, encore ce mensuel (dont ce blog est un modeste prolongement), l'avait souligné il y a bien longtemps, lorsque des téléphones mobiles de première génération se voyaient dotés de fonctions photographiques aux performances rudimentaires. Dans un salon consacré au tuning automobile, un jeune ado avait été observé capturant des images avec son mobile. Et à ceux qui considéraient le mariage des deux fonctions comme totalement inutile, était soulignée l'envie de ce jeune visiteur de conserver des clichés d'un moment fugitif. S'il y a bien un parallèle entre l'auto et la photo, c'est sur l'envie, et même les envies, qu'il se situe. Si l'organisateur du Salon de la Photo 2024 a tout à fait raison de souligner les 2,5% de progression du nombre de visiteurs*, et donc de l'installation de l'évènement qu'il pilote dans une promesse sur le futur (Edition 2025 du 9 au 12 octobre), rien n'interdit de cependant songer à ce que ce rendez-vous (Voir et revoir en vidéo ICI) puisse aller puiser dans le réservoir des envies du plus grand nombre, ne serait-ce que pour mettre un pied à l'étrier à certains amateur "potentiels", sur l'adoption de matériels aux aptitudes plus spécifiques et à leur utilisation. C'est aussi ce qui peut se résumer par "susciter des envies"...! Sans nos envies, que deviendraient nos vies...?

* Il ne faut jamais perdre de vue la réalité purement "géométrique" indissociable des fréquentations. Avec un moyenne de l'ordre de 10.000 visiteurs/jour dans la Grande Halle, l'affluence est bien équilibrée. Mais ce même lieu serait bien en peine d'accueillir confortablement les plus de 80.000 entrées du Mondial de l'Auto. Une arithmétique dans laquelle le rôle de l'organisateur est déterminant, lequel doit caler la capacité pour éviter le grand vide façon courant d'air tout comme un trop plein rédhibitoire. Sans occulter les coûts d'occupation des surfaces, ni le souci lié à leurs disponibilités aux dates "idéales".