Le Salon de l'Automobile (ou "Mondial de etc.") renaît aujourd'hui à la Porte de Versailles, dans un contexte fort mitigé. L'industrie s'inquiète de qui concerne rien de moins que son pur mais pas simple avenir, voire sa survie... Dates, lieux, symboles, les images d'hier et d'avant-hier se confondent, non sans soulever des nostalgies interrogatives.
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- DVSM, 14 octobre 2024. Un salon pour découvrir quoi...? Ne serait-ce pas l'une des questions les plus déterminantes. L'arrivée à la Porte de Versailles de cet événement date de 1962. Auparavant, et depuis la nuit des temps (de l'automobile), ce rendez-vous se tenait chaque année au Grand Palais (photo), véritable monument d'architecture qui se mariait fort bien avec les mille et une facettes modernes de cette époque effervescente. Monument qui devenait d'ailleurs un peu étroit, au point que dès 1958, il avait été presque annoncé (et même pas "presque" par certaines gazettes rapides en besogne) comme devant prendre place dans un nouveau décor. Le Centre National des Industries et des Techniques*, plus connu sous son sigle CNIT, lui ouvrait en principe ses portes. En réalité, l'auto n'ira jamais à la Défense. Le Grand Palais l'abritera jusqu'en 1961. Un millésime où, comme les précédents (et de nombreux suivants) il y avait, pour le public, des quantités de choses à découvrir plus que simplement "à voir".
Si les britanniques y exposaient les premières Jaguar Type E, il y avait aussi au gré des stands, pour cette ultime vie de palais, beaucoup de choses palpitantes. Trois ans près l'avènement de la Dauphine chez Renault, Poissy montrait la Simca.1000, dans un océan où le charme et l'envie se faisaient omniprésents. Découvrir, aujourd'hui, n'a plus le même sens. Voilà d'ailleurs l'une des inconnues qui ne fait pas que craindre pour une exposition, mais pour un domaine dont il est inévitable de s'inquiéter. Alors que les halls de parc d'expositions parisien retrouvent des constructeurs qui avaient estimé préférable de bouder de récentes éditions, la presse économique évoque parallèlement de possibles fermetures d'usines. Pas de quoi se réjouir, quand par ailleurs se font pressantes les nécessités de "ré-industrialisation"...! Et, de nos jours, Monsieur Tout-le-monde a-t-il besoin d'un salon pour découvrir ce qu'il peut voir sur tous les ustensiles numérisés qui meublent sa vie connectée...? Ce quidam curieux et intéressé par ce qui roule se rencontre désormais davantage là où se montrent des "anciennes", autos d'hier et de toujours, mélangées à des souvenirs et des regrets rarement dissimulés. Dans le passé, même pas très lointain, l'auto, c'était autre chose...!
L'auto qui tend à se convertir à l'électricité ne provoque peut-être pas le courant admiratif ou émerveillant qui régnait dans le passé. Préoccupés par des soucis légitimes de ne surtout pas se laisser dominer dans des segments que le marketing doit respecter, les industriels, s'en rendent-ils compte, ne délivrent plus qu'une quantité dominante de véhicules ayant tendance à fâcheusement se ressembler. Le public, donc la clientèle, plus préoccupé par l'autonomie et les conditions de la recharge, attend peut-être, du rêve, du fantasme, de l'excès, de l'audace... Des cabriolets électriques, les coupés bien au courant, les esthétiques enchanteresses, et encore du thermique, enfin, bien des choses plutôt que la lecture automatique des panneaux, la captation à bord d'une chaîne de TV cryptée, et autres atouts d'un gouleyant discutable...
* La dérive à l'américaine du langage n'avait pas encore à cette époque réduit la "technique" au rang de sous-terme dominé par ce barbarisme de "technologie"... (va-t-on parler de "médecinologie", de "photographologie", de "plombièrologie"...?
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