L'activité consistant à organiser des salons a son vécu bien à elle, qui ne dépend pas seulement de l'état des marchés, un vécu allant dans certains cas jusqu'à infirmer des tendances aux conclusions difficiles à formuler.
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- DVSM, 18 septembre 2024. Contradiction...? Dans un tout récent sujet de ce blog, les records battus du salon Gamescom 2024 semblent aller à l'encontre d'une évolution du jeu vidéo qui retient l'attention. Outre-Rhin, et en particulier dans quelques grandes métropoles comme Cologne, l'art du salon n'est pas illusoire. Regardez bien limage ci-dessus. Non, ce n'est pas celle de l'IFA et de son hall d'accueil. Il s'agit en revanche du même endroit, qui se prépare à accueillir les plus grand salon du monde dédié aux transports ferroviaires. Dès le 24 septembre (jusqu'au 27) une nouvelle édition d'Innotrans devrait accueillir des visiteurs en nombre. Certes, moins que l'IFA, qui revendique pour la session 2024 qui vient de s'achever 215.000 entrées. Mais avec "seulement" 32.000 professionnels, alors que les 137.000 décomptés lors d'Innotrans 2022 étaient tous des professionnels. Mais pas revendeurs, naturellement. Le citoyen vient rarement s'informer pour acquérir prochainement un tramway ou une rame régionale, voire un train à grande vitesse (ne dites pas "TGV", marque commerciale déposée par la SNCF). En embuscade derrière ces données chiffrées, la raison de vivre ou pas de l'événement, dont l'organisateur agit un peu comme un éditeur de presse, règne sans partage. Il n'en est pas moins vrai que la santé d'un marché, et de son industrie notamment, est tout aussi déterminante. Avec une fréquentation élevée, la très célèbre Photokina, Cologne, a impitoyablement coulé corps et bien. L'industrie de la photographie ayant subi les coups successifs de la numérisation de l'image (fin de la chimie) et de la concurrence des smartphones, n'a pas disparu. Mais avec des volumes de production ayant chuté de près de 90%, le maintien de dépenses devenues hors du raisonnable pour investir dans un salon était impensable.
Dans un mois, à la Porte de Versailles (Paris), sera inauguré le "Mondial de l'Automobile" ou "Paris Motor Show". Et se bousculent les interrogations. Car cet événement qui fut, il n'y a pas si longtemps, le plus grand salon de la planète et le plus fréquenté, toutes catégories d'activités confondues, a subi une dégringolade vertigineuse. En 2004, il culminait avec presque 1,5 million de visiteurs. Un peu émoussé, il ne faisait pourtant pas figure de monument en péril en 2018 avec encore 1 million de visiteurs, à la veille de l'arrivée d'un vilain virus. Dans l'ambiance épidémique et confinatoire, pas de "Salon d'l'Auto" en 2020. En 2022, douche glacée.: 397.812 entrées seulement, un million de moins qu'une décennie plus tôt. Et pourtant, le public achète toujours des automobiles, et confirme plus que jamais son intérêt pour ce gende de véhicule, comme tend à le démontrer Rétromobile, salon consacré à celles dites de collection. Avec 3000 visiteurs pour sa première édition en 1976 (dans l'ancienne gare de la Bastille, à Paris, remplacée depuis par un Opéra), le rendez-vous des anciennes ne faiblit pas. Le 5 février prochain, il ouvrira les portes de sa session 2025, après avoir frôlé de peu, avec 130.000 visiteurs, son record historique de 2019, de 132.000 entrées). Lui aussi touché par le Covid, il n'avait pourtant reculé que bien peu, avec 100.000 visiteurs en 2022, et 125.000 en 2023.
Une activité sereine des secteurs exposés et un intérêt des visiteurs paraissent donc à la source des succès ou réussites mitigées des rendez-vous. Ou, au minimum, ce sont les ingrédients nécessaires, mais peut-être pas suffisants. Il est impossible de ne pas ajouter ce qui, en la matière, relève le plat, ou au contraire le rend insipide, voir dérivant hors sujet (ou hors actualité). A Cologne, Gamescom est à l'évidence piloté par une équipe qui mise sur l'attrait du public. Comme le démontre son pari de créer des soirées avec une participation des joueurs, une méthode qui ne peut que servir la notoriété du salon. La glissade vers l'insipide s'est à un moment fort cruellement sentie quand le Mondial de l'automobile parisien n'a pas réussi à colmater la défection de plusieurs grands constructeurs (probablement non disposés à investir autant, en temps et budget, alors que les marchés au mieux, s'émoussaient un peu). La tentative de bascule de l'auto vers les "chevaux wattheures" sera-t-elle bien ou moins bien reçue...? Quant aux dérives hors sujet ou hors actualité, elles sont peut-être parmi des questions qui ne semblent pas se poser à propos de la photographie. Oscillant entre 60 et presque 80.000 visiteurs, le Salon de la Photo de Paris profitait, certes, de sa position calendaire post-Photokina. Et aussi d'une dynamique vigoureuse pour la génération numérique de la prise de vue. Des pavillons de la Porte de Versailles à la grande Halle de la Villette, le changement de braquet du monde de la photographie se fait aussi sentir par une fréquentation n'ayant plus rien à voir avec les chiffres mentionnés ci-dessus. Pourtant, à l'observation attentive des communiqués de l'organisateur, il semble y avoir bien peu -euphémisme- d'évocation du tsunami des smartphones (les instruments de prise de vue désormais les plus présents et de loin dans le public). Des instruments qui sont certes loin d'approcher les performances des meilleurs APN, mais ne sont pas d'une qualité et d'une manœuvrabilité à rougir au regard de ce qu'offrait les compacts amateurs d'il y a quelques années. Mais des smartphones qui ont provoqué une pratique de la prise de vue dans des proportions immenses avec des utilisateurs si nombreux qu'il y a sans le moindre doute parmi eux la plus gigantesque réserve de candidats à une pratique photo plus élaborée. Encore faut-il aller les chercher... (Ci-dessous, Salon de la Photo)
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