La décision de limiter la vitesse sur le boulevard périphérique n'est pas seulement irritante. La hargne autophobe qui la suscite ne peut qu'aboutir à des effets fort négatifs, qui amplifient d'autres stupidités condamnables...
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- DVSM, 14 septembre 2024. "Hargne"...? Oui, les instances parisiennes ne manquant pas une occasion, depuis Bertrand Delanoë, de rappeler à quel point ils veulent vider la ville de l'automobile... D'ailleurs, la première justification liée à cette limitation est d'ordre quasi épidermique. Sur une voie aux apparences autoroutières, et aux heures où c'est plutôt le pare-chocs contre pare-chocs qui impose la cadence, ce 50.km/h apparaît bien pire qu'un fantasme difficile à concrétiser. Mais dans le même circuit de 35 kilomètres, contrer une fluidité meilleure aux heures moins chargées ne peut que mettre à mal les emplois du temps, la fatigue et l'équilibre économique de bien des professionnels ne circulant pas seulement pour leur plaisir. Évoquer un supposé bienfait écologique de ce ralentissement tombe pour sa part dans le mensonge le plus inacceptable. A 50.km/h, une automobile thermique, l'écrasante majorité, ne peut fonctionner que bien loin de son régime idéal, avec en prime des changements répétitifs de rapports (boîte de vitesse) et donc de régime moteur. Toute automobile, camionnette, fourgonnette va donc inéluctablement "surconsommer", et donc polluer plus qu'à une vitesse digne d'un régime optimal. Même pour les quelques électriques perdues sur le ruban de bitume périurbain, ce ralenti obligatoire n'est pas meilleur, entraînant aussi un fonctionnement tout autant mal calé en termes de rendement, avec une décharge et une usure accélérées des batteries... Le pied de nez parfait aux atouts d'une automobile électrique qui, par ailleurs, peine tant à convaincre. Mais un détail devrait inspirer une autre réflexion. Pourrait-on soupçonner une perversité cachée dans cette décision...? En ralentissant les automobiles, celles-ci vont accroître leur consommation (c'est de la physique, pas de la politique), et donc amplifier les quantités de carburants absorbées. Au-delà du surcroît polluant, l'astuce vient pour arrondir grâce à la surconsommation les taxes recueillies de la sorte. Négligeable...? Certainement pas, pour la voie périphérique la plus fréquentée de la plus grande région d'Europe (plus de 12 millions d'habitants, un peu plus que l'agglomération londonienne.) Un larcin fiscal mesquin accompagne-t-il cette mesure...?
Outre toutes les conséquences connues, honteusement balayées d'un revers de main par la municipalité, il n'est pas inutile d'ajouter un point finalement oublié dans la plupart des analyses. Avant que ne soit achevée la construction de ce boulevard périphérique (péniblement, plus de 20 ans, dont 17 ans de travaux effectifs, et bien sûr, sous le poids d'une éternelle infirmité financière à la française) la capitale avait déjà une voie périphérique bien connue des franciliens avec ses boulevards dits "extérieurs", qui existent toujours. Que de nombreux usagers évitent désormais, "suralimentant" en trafic ce cher "périph". Raison de ce détournement...? C'est tout bête...! Pour créer la ligne de tramway remplaçant les autobus de la "petite ceinture", des décisionnaires n'ont rien trouvé de plus pertinent que de combler des passages souterrains -et donc de les supprimer- qui évitaient au trafic de s'agglutiner aux croisements avec les avenues permettant d'entrer et de sortir de la ville. Ainsi, à des intersections très fréquentées, comme par exemple la Porte d'Italie (direction vers la banlieue sud), ou celle de La Chapelle (entrée de l'autoroute du Nord, vers Roissy, la région lilloise, Belgique, Allemagne...), le trafic s'agglutine désormais encore mieux qu'avant. Après la fermeture des voies sur berges (2016), les choix de la Mairie de Paris sur le périphérique démontrent que les voies de communication ne sont définitivement pas considérées comme les outils de travail que les résidents de la région francilienne ont financés (impôts et taxes), mais comme des instruments, pour ne pas dire "joujoux" démonstratifs à vocation idéologique et politique. Certains parlent de sabotage... Ne serait-ce pas bien davantage...?
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