Faudrait-il conseiller à tous les responsables de chaînes TV de quitter sans plus attendre la TNT...? Leurs recettes et leurs emplois sont en effet à la merci d'un rejet, caractériel, voire politique, épée de Damoclès sur leur travail.
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- DVSM, 25 juillet 2024. Qu'on ne s'y trompe pas, l'élimination, pour l'heure décidée de C8 (et d'NRJ12) n'est que la conséquence de ce qu'est aujourd'hui la TNT, (Télévision Numérique Terrestre), corridor techniquement d'une autre époque, bien trop étroit pour supporter, au sens du terme "insupportable", les éléments d'une population émettrice trop en phase avec ce qu'est devenu l'audiovisuel d'aujourd'hui. Il aurait peut-être suffi de quelques années de plus, bien avant la fin théorique des automobiles thermiques, pour que l'éviction pour cause d'animateur sujet à ce que certains baptisent dérapages, soit ponctuée par un laconique "même pas mal". Quand la TNT est arrivée, il y a presque 20 ans, elle signifiait pour le public français une véritable explosion de la palette des canaux accessibles. 14 chaînes, contre les 5 (plus Canal+), après des années de une, puis deux, puis trois uniques canaux, c'était un peu l'Amérique. Les 14 sont devenues un peu plus nombreuses au fil des années. Mais elles restent dans une proportion infinitésimale face à ce qui est aujourd'hui l'ensemble de l'univers accessible, via le "cuivre" (ADSL), la fibre, et toujours le satellite. Des canaux -et donc chaînes- si nombreux que plus un consommateur n'est capable de dire de combien il peut profiter... 50, 100, 200... D'autant plus que des plateformes, (Netflix et les autres) sont venues étoffer le panorama des distractions sur grand écran. La TNT, déjà en voie de fin de vie dans plusieurs pays proches, le sera aussi tôt ou tard sur notre sol. Certains s'y attachent, voire s'y accrochent, presque avec les ongles... Argumentant sur encore plus de chaînes (un peu tard), plus de haute définition (pas sûr que l'argument soit encore très motivant). En revanche, certains professionnels et hauts responsables, plus en relation avec les réalités économiques, mesurent ce que coûtent les milliers d'émetteurs et réémetteurs (pylônes...) et leurs réseaux à entretenir. Donc, d'ici quelques années, C8 serait peut-être seulement exploitée dans le champ des canaux libres, sans risque de ne pas pouvoir se maintenir, sans véritables comptes à rendre, hormis pour d'éventuelles et réelles infractions, ou délits, envers la moralité, l'ordre, la sécurité...
Vers 2005, quand la TNT est arrivée en France, elle était encore largement dans l'ère cathodique, en résolution standard. mais en 20 ans, bien des choses se transforment.
Dans la panoplie des atouts de cette TNT, figure un argument devenu très discutable, celui de la gratuité. Ce qui est présenté comme gratuit est seulement l'audiovisuel public, comme si la redevance, abandonnée (mais transférée aux recettes fiscales de la nation) laissait cet adjectif "gratuit" dans sa signification réelle. Et la prestation de diffusion, aussi financée jadis par cette même redevance, également dite "gratuite" est désormais alimentée par les mêmes prélèvements obligatoires, donc moins visibles. En revanche, sur la TNT, sont diffusées des chaînes dont les recettes sont seulement publicitaires, et effectivement gratuites (Dont Groupe TF1 -Bouygues-, M6 et son groupe, Altice Média -par ailleurs opérateur de SFR, -mais en voie de cession-, et le groupe Bolloré, notamment avec C8, C-News, du groupe Canal+, avec sa chaîne cryptée et son bouquet satellite, non gratuits). Pour transmettre leurs contenus sur les réseaux ADSL et Fibre, via les opérateurs de télécommunications (Orange, SFR, Bouygues Télécom, Free...), ces groupes privés et l'audiovisuel public payent leur accès. Et il en est de même pour la TNT, laquelle, puisqu'elle n'a pas de place pour des chaînes à l'infini, s'appuie sur des conditions inscrites dans le sillage de ce que prescrivait le CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel), devenu l'ARCOM.) À l'heure présente, environ 80% des foyers sont abonnés à des offres en ADSL ou fibre, très nombreux l'étant avec des formules incluant le téléphone, l'accès à Internet et la télévision. Et regardent donc la TNT sur un autre "transport" que la TNT.
S'il n'y a rien de bien à la télé, ce soir (c'est souvent le cas, selon de nombreux commentaires entendus -sur la TNT comme ailleurs-, il reste les plateformes, qui prennent de plus en plus d'importance, reléguant la TV dite "linéaire" dans un rôle de composante, sans plus, des loisirs numériques.
De-ci de-là, certains observateurs en sont donc à s'interroger... "Et ci l'éviction de C8 n'était que la parade, sorte d'émoustillante consolation à ceux qui trépignaient de faire mourir C-News, du même groupe...? Ce qui aurait été assez mal pris au sens le plus général. Toutefois, dans un futur de moins en moins lointain, une telle mise à l'écart n'aurait plus guère de sens. Un canal "viré" pourrait tout simplement poursuivre sa vie quotidienne sur les autres moyens de diffusion, d'orées et déjà largement majoritaires. De là à conseiller aux diffusés actuels un abandon pur et simple, il n'y aurait qu'un pas, mais cette suggestion serait sans doute mal interprétée. Les décisions annoncées viennent cependant d'attirer l'attention sur les autres pensionnaires de la TNT, qui se sentent désormais surveillés comme le lait sur le feu. Est-ce ainsi que l'on favorise une liberté dans la communication et en particulier dans l'information...?
* Emetteur en orbite qui d'ailleurs, à cette époque, permettait déjà, avec une parabole et un abonnement, de largement dépasser le nombre de chaînes terrestres.
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