TV et événements : il va y avoir du sport...! Une saison annoncée chargée en "toutes" compétitions...

10 Juin 2024

Les retransmissions de grandes rencontres sportives sont supposées mobiliser les audiences, et doper les achats d'espace publicitaire. Cette vision est-elle toujours autant d'actualité...?

---DVSM---

- DVSM, 10 juin 2024. Le public pensait peut-être être débarrassé pour un bon moment des innombrables et parfois soulantes apparitions politiques à la télé. La suite inattendue des européennes en efface subitement l'espoir, avec une dissolution de l'Assemblée nationale, qui donne le coup d'envoi à une campagne qui s'annonce elle aussi "sportive", à mener au sprint. À un moment où, initialement, les attentions pouvaient marquer une pose rafraichissante.

Dès ce vendredi 14, c'est une des clés de voûte du sport télévisé qui ouvre le bal, avec l'Euro-2024, qui se dispute en terre allemande. Une entrée en matière qui va se prolonger jusqu'au 14 juillet (la finale), et qui attire les regards sur d'autres facettes du ballon rond à l'écran. En clair (même si tant de rencontres sont diffusées cryptées), est-il toujours au top du top...? Le tangage qui s'observe autour des montants des droits de retransmissions est peut-être révélateur. Les sommes stratosphériques jadis évoquées, (qui se rappelle du cher "coup de force" de Canal sur le bouquet TPS...?) pourraient, du fait d'un net repli des montants, aller jusqu'à poser de légers problèmes de financement pour certains clubs. C'est peut-être un signe, difficile à admettre dans les sphères concernées, que le foot, s'il est encore très mobilisateur, n'est plus à ses sommets connus jadis. Les populations jeunes lui sont-elles plus indifférentes, comme cela se murmure entre certains spécialistes...?

Une grande boucle pas comme les autres...? Depuis quelques décennies, le Tour de France (jadis la plus forte de toutes les audiences sportives en France) a pris l'habitude de se faire conciliant sur le calendrier, voire un peu plus, avec ceux qui cherchent à s'imposer dans les audiences. Le cyclisme, dont le Tour, a par ailleurs vu s'émousser une part de ses facettes les plus palpitantes. À cause notamment du dopage, feuilleton qui lui colle un peu trop à la peau, et sous l'effet de stratégies de courses d'où le panache et l'audace ont laissé la place à des directives fumeuses des directions d'équipes (qui font des compétiteurs des sportifs cherchant moins à ne pas perdre qu'à gagner). Démarrant cette année à Florence (Italie), cette édition sera un tour de "bien peu de France", pas de Nord-Pas-de-Calais, pas de Normandie, pas de Bretagne, pas de Pays de Loire, pas de Vendée, presque pas d'Aquitaine, et pas d'arrivée à Paris mais à Nice (le 21 juillet), tout cela pour laisser le champ libre aux JO, qui ne débutent que le 26 du 7ème mois de l'année... (Il fut une époque où un décor des Champs Elysées aurait été harmonisé Tour et JO...)

Toutefois, avant les olympiades, d'autres compétitions jadis très suivies pourraient apparaître en demi-teinte sur les dalles LCD ou Oled. Côté sports mécaniques, évoquons la Formule.1 qui, pour cause de cryptage, s'est déjà bien évaporée des esprits des non très passionnés mais seulement intéressés. Sans Grand Prix de France cette saison, il y aura quand même 6 compétitions entre le 23 juin et le 25 août (dont l'Espagne le 23/6, la Grande-Bretagne le 7/7, la Belgique le 28/7...) qui auraient pu voir se précipiter vers le bel écran du salon des spectateurs en nombre significatif. Toujours sur 4 roues, concernant les 24 Heures du Mans 2024, c'est... maintenant. Les préparatifs ont démarré, et la course se dispute les 15 et 16 juin (sur Eurosport en clair mais quand même sur un bouquet).

Et les JO dans tout ça...? Clé de voûte de la saison sportive, les JO-2024 sont déjà inscrits pour toujours dans les mémoires de ceux qui circulent en région parisienne et dans la capitale. Quant à l'attrait pour le spectacle, il est par nature d'une définition plus floue. Si de nombreux parisiens ont choisi de fuir la capitale le temps des compétitions, leur déroulé durant une période de vacances ne leur donne pas que des atouts en vision TV. D'emblée, les jeux ont une réputation en dents de scie. Globalement, ils s'associent de plus en plus à des investissements et des pertes financières peu appréciées des citoyens des pays organisateurs, les retombées économiques étant elles-mêmes sujettes à d'âpres discutions. C'est "hors sport", mais ça compte dans l'attrait de l'ensemble du sujet, tout comme cette année plus que jamais la facette sécuritaire*. Une autre réalité passe en général "à la trappe" concernant les disciplines dans lesquelles se déroulent les compétitions. Très nombreuses, elles ne passionnent jamais tous les publics à la fois. Les amateurs d'athlétisme ne sont pas forcément des fous de judo, les passionnés par le cyclisme n'étant pas tous férus de natation, etc. Les audiences sont donc inévitablement fractionnées, le tout coiffé d'une connotation "trans-nationale", bien amplifiée par des facettes politiques (encore...!) et par le sempiternel décompte des médailles, les nôtres, celles des autres. Ce qui n'est plus du tout du sport proprement dit. Les impacts des campagnes de communication s'en morcellent également. Et, cerise non sur le gâteau, mais sur le calendrier, qui n'a jamais entendu cette remarque d'un annonceur.: "Nous, début août, nous n'avons pas d'action de communication, c'est hors du timing des marchés, et les consommateurs sont à la plage. Nous reviendrons pour le back to school..." Bon, il ne faut pas pour autant gâcher la moindre fête, mais une observation avec un peu de recul s'impose, plus que jamais à l'heure où tant de préoccupations majeures traversent les humeurs de la planète.

* Les élections anticipées, nouvelle donne imprévue, vont impliquer un déroulé les événements et des épreuves sous la houlette de responsables, dont des ministres, à leur postes depuis seulement quelques dizaines de jours. Auront-ils en mains toutes les armes pour gérer des situations envisagées par ceux qui les ont précédés, en particulier en matière de sécurité...?