Les sportifs qui expriment leurs positions, choix, voire répulsions en matière politique, commettent une imprudence de premier ordre, à hauts risques pour les métiers qui les font vivre. Et pour le public, "accessoirement"...!
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- DVSM, 18 juin 2024. Collision...! Aurait-il fallu éviter le mélange entre le sport et la politique, si souvent dénoncé...? Sans aucun doute, mais c'est manqué. Dans ce terme "accessoirement"(ci-dessus), qui concerne le public, se situe la fracture entre plaisir de voir et effets repoussoirs. Si les sports, notamment de haut niveau, permettent à des champions de se voir attribuer des émoluments de stars, probablement mérités, c'est justement à ce public qu'ils le doivent. Un public qui, par toutes les voies directes et indirectes*, est au bout du compte la seule source de financement. Or, en majorité, ces amateurs s'offrent à travers les sports (et spectacles) qu'ils regardent sur leurs téléviseurs, leurs smartphones ou leurs tablettes, des moments de loisirs, rien d'autre, surtout rien d'autre...! Ils profitent de ces instants d'évasion au cours desquels chacun cherche à s'extraire de ses soucis du quotidien. Et à l'heure présente, à échapper aux sempiternels et, à la longue, plus que soulants débats en vue des prochaines consultations. Hélas, ce public voit cette fois-ci, par les interventions de certains sportifs eux-mêmes, se glisser l'insupportable dérive par infiltration des exposés de penchants politiques. Lesquels, de surcroît, et pitoyable signe des temps, se traduisent de plus par des rejets, des anathèmes, voire des envolées quasi insultantes (pas toujours "quasi"). En participant à des rencontres sur stades et autres lieux de compétitions, tout comme en répondant à lors de conférences de presse ou à des questions d'animateurs de l'univers médiatique, ces sportifs sont intégralement et exclusivement dans l'exercice de leur profession. Cette réalité les cantonne impérativement dans un devoir de réserve. Ce que pense un illustre champion de foot est intéressant sur mille et un sujet, en relation exclusive avec ce qui conditionne l'intérêt du public. A la rigueur, sur ce qu'il aime en musique, gastronomie, architecture, littérature. Un point c'est tout, rien d'autre. (Ce qui ne les empêche pas d'avoir leurs avis de citoyens, de les partager avec des proches, de voter comme bon leur semble). Professionnels de la distribution, une comparaison "de pros" s'impose.: votre client attend-il de vous que vous lui exprimiez votre rejet (ou soutien) d'un camp de droite ou de gauche...? (Ne serait-ce que, ce faisant, puisqu'il pense peut-être autre chose, il ne vous achètera rien). Puissent un géant du ballon rond, un virtuose de la raquette, un champion du bâton de relais, un roi de la petite reine... éviter de gâcher les loisirs de public qui le fait vivre en lui propulsant des avis qu'il espère avant tout éviter.
* Voies directes, des entrées aux tribunes aux achats d'objets dédiés -ou goodies- en passant par les adhésions à des clubs de supporters... Indirectes, par les audiences en audiovisuel qui conditionnent les droits de retransmissions, les budgets de publicité...
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