- DISTRIBUTION, l’imposture macroniste, un si beau futur lourdement passé à la trappe…

27 Juin 2024

Un président, élu il y a 7 ans et se trouvant aujourd’hui dans de beaux draps, a totalement laissé partir aux oubliettes une orientation pour l’activité économique qui semblait être le symbole de sa stratégie. Pschittt…!

---DVSM---

- DVSM, 27 juin 2023. "Il ne vous a pas échappé que je ne suis pas socialiste..." Par cette formule très clairement prononcée par Emmanuel Macron face aux caméras des télévisions, l'affirmation allait clairement, parmi d'autres de ses positions, dans le sens d'un business libéral offensif qui n'avait pu échapper à personne. La rupture prévisible avec la philosophie d'une majorité présidentielle alors en fin de course pas davantage. Le "terrain", en particulier, ne pouvait pas comprendre autrement ce qu'un tel rappel sous-entendait. D'ailleurs, des professionnels de la distribution ont encore en mémoire cet "air du temps", et l'immense élan qui se plaçait, non sans quelques réticences adverses, pile dans l'axe d'au moins un symbole hautement significatif, l’ouverture dominicale. En clair, la réalité d’une distribution consciente de la nécessité d’être disponible quand la clientèle a du temps libre était potentiellement admise. Une offensive volontaire d’un ministre de l’économie qui n’était pas la seule ainsi orientée. Chacun se souvient aussi de la libéralisation des transports sur route avec les cars devenus "cars Macron". L'Hexagone allait peut-être se réveiller...!

Pour ce qui concerne les enseignes, DVSM (le mensuel) avait, bien avant, déjà noté deux familles de réactions. D’un côté, des cohortes d’intervenants dans les rayons, soulagés des initiatives vécues précédemment lors de tentatives d’interdire les ouvertures du jour du seigneur. Car, comme ont fait mine de l’ignorer, loin d’être une contrainte, ces activités du 7ème jour apportaient une immense souplesse pour des conseillers, des vendeurs et autres chefs de rayons ou responsables de secteurs (hommes et femmes), heureux de pouvoir organiser leur vie familiale (par exemple, ne serait-ce qu'à travers la garde des jeune enfants, organisée entre papas et mamans se relayant, évitant le coût d’une nounou). Mais aussi, pour les très nombreux intervenants bénéficiant de gueltes ou rémunérations liées aux ventes dans les établissements, l’attachement aux week-ends, souvent les meilleures journées pour le CA (tant les ménages ont plus de disponibilités pour s’approvisionner ou s’équiper le dimanche qu'en semaine). Côté opposé, celui des actifs "hors commerce", surgissait l'onde méfiante de certains qui n’avaient peut-être pas réalisé qu’il existe des métiers dans lesquels les amplitudes horaires typiques de la vie administrative ne peuvent pas être appliquées. Embrasser une carrière dans la distribution, ce à quoi personne n'est forcé, consiste à s’engager dans une voie où, comme dans celles des métiers de l’hôtellerie et de la restauration, des pilotes d’avion, hôtesses et stewards, des conducteurs de TGV, des soignants, de la police, des médias, du spectacle et beaucoup d’autres, il n’est nullement question de travailler tout le temps, tous les jours, sans profiter d’un repos -d’ailleurs inscrit dans la loi-, mais seulement de vivre celui-ci à des moments différents de ceux que certains imaginent uniquement calqués sur les horaires des bureaux ou des établissement industriels. L’argument à ce sujet trop souvent entendu de "vies de famille brisées" est pitoyable. Croit-on réellement que des commandants de bords, des médecins, des infirmières, des chefs de rangs, des grands reporters, des comédiens, n’ont aucune vie de famille…? La réalité est que partout où l’ouverture dominicale est acquise, de grandes zones commerciales franciliennes à celles de la France dite profonde, de Sainte-Geneviève des Bois à Plan de Campagne, les points de vente ne désemplissent pas lors de ces ouvertures du dimanche. Ce qui en démontre l'utilité. Le président vite évoqué plus haut, qui semblait s’orienter vers un mode libéral (une réalité dans de nombreux pays) a visiblement oublié totalement ce qui lui avait probablement apporté -au moins- un petit potentiel de voix.

Hélas, le bilan global face à la distribution (et aux consommateurs) a pris ensuite des facettes allant du décevant au carrément destructeur. La montée en flèche du mouvement des gilets jaunes, la gestion exécrable de la période Covid (avec ces "produits" dits essentiels et les autres), la pitoyable prise en considération des destructions répétitives de points de vente sous l'impact de violences incontrôlées, la période qui aurait pu être envisagée comme très positive pour le distribution et par conséquent pour la consommation (et l'activité économique en général) se ponctue par une marche droit vers des écueils, voire un chaos comme le pays n'en avait pas connu depuis des décennies. Et un futur où toute visibilité s'est évaporée. Nous en sommes là...