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Le malaise sur les approvisionnements de médicaments provient notamment de causes dépassant le seul périmètre de l'industrie pharmaceutique. Des usages supposés générateurs d'économies peuvent s'avérer destructeurs, tant pour les équilibres financiers que pour la santé.

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- DVSM, 4 mars 2024. Ne pas disposer de médicaments pour des affections graves est un phénomène aussi fréquent que déplorable. Il n'est pas moins inquiétant de noter que souvent, dans de nombreux secteurs (industrie et distribution), surviennent d'autres défaillances d'approvisionnements. Un phénomène qui, aujourd'hui encore, se prolonge de-ci de-là, alors qu'il avait été dans ses manifestations extrêmes largement attribué aux conséquences du Covid. L'observation des phénomènes est, au moins médiatiquement, très incomplète. Ainsi, est presque passée sous silence une source de grippage non négligeable. Depuis des années désormais, la pratique dite des flux tendus est devenue omniprésente. Pour faire simple, disons que "tout le monde" y a recours. La raison est très concrètement économique. Avant la généralisation de ce principe, jusqu'au dernier maillon de chaque chaîne, donc au niveau du consommateur final (professionnel ou grand public), il était indispensable de disposer de stocks en rapport avec les nécessités des marchés. Inconvénients.: d'une part, ce stock se dépréciait, et d'autre part, une fois livré au distributeur, chaque produit était facturé. Entre son arrivée et sa sortie, il constituait donc une immobilisation financière. Ce qui a incité un nombre croissant d'acteurs à en limiter l'ampleur. En langage élégant, synonyme de gestion adroite, cette formule devenait le "just in time" (juste à temps). En réponse aux mêmes préoccupations, la méthode est remontée jusqu'aux sources, et aux sources des sources.

Le temps de transport, parfois long quand les productions sont éloignées des zones de diffusion, ajoutent des immobilisations financières à tous.

Mais à ce petit jeu, le moindre grain de sable à un point quelconque de la chaîne production-distribution entraîne des paralysies en aval. Une grève dans des transports dans des pays lointains, un incendie, des inondations, un composant -pour des raisons similaires- non approvisionné, on ne compte pas les pépins que des industries ont rencontrés au cours des années écoulées. Qui coûtent cher, avec, par exemple, des produits partiellement fabriqués, mais non livrables (et non facturables) tant qu'ils ne peuvent être fin prêts. Pour l'industrie pharmaceutique, les ruptures peuvent même aller jusqu'à des pénuries faisant boules de neige. Si certains smartphones ou des consoles de jeu non livrables ne sont que des tourments économiques, il y a des traitements qu'il n'est pas possible d'interrompre. Même pour de simples pathologies saisonnières. Et de ce fait, des produits de remplacement s'incrustent dans les routines, brisant partiellement ou parfois totalement le retour de molécules ou de médicaments ayant subi des telles turbulences. Une proportion des médicaments abandonnés en fabrication semblent avoir été simplement victimes de ces ruptures de charge dans leur vie antérieure. Dans les biens techniques, les effets, moins anxiogènes, n'en provoquent pas moins des conséquences parfois fort destructrices. Bien sûr, la concurrence internationale portée à son paroxysme est un accélérateur de ces déconvenues. Mais dans un domaine donné, si un acteur se range dans cette procédure, les autres ne peuvent, sous peine de se voir sortir du jeu, qu'en faire tout autant, rendant à hauts risques le quotidien pour tous. Mais à vouloir trop gagner, le risque est aussi de tout perdre...

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Tag(s) : #- TOUTE L'INDUSTRIE, #- RÉALITÉS, #- A LA UNE
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