Les atouts cachés, ou non avoués, de l'ère numérique sont-ils des ennemis sournois de la santé…?
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- DVSM, 30 novembre 2023. Non, à lui seul, le smartphone ne cumule pas tous les torts dans les pathologies insidieuses que nourrit toute sédentarité excessive. Cependant, il symbolise et concrétise mieux que tout autre équipement une nouvelle et puissante infiltration "capillaire" des solutions sans bouger dans le quotidien. Certes, les autres biens techniques ont aussi et depuis longtemps un poids dans les engourdissements. Ils ont chacun à leur tour été visés par des doigts accusateurs. Le téléviseur, devant lequel films, séries et autres primes times qui se visionnent, éventuellement avec quelque gourmandise à portée de main, n’a pas attendu la génération digitale pour se voir accusé d’amplifier l’immobilité musculosquelettique. Les consoles de jeu ont aussi eu leur pesant de vertes critiques, pour des bambins gavés au joystick et au burger trop gras et trop sucré. L’ordinateur et ses complices dans l’art de fureter sur la toile (certains disent surfer sur le Net, mais c'est moins "français") fait à sa manière, sur la piste des réseaux sociaux ou des influenceurs, un instrument accélérateur du ralentissement musculaire. Tout cela était connu. Hélas, la vente au détail en ajoute désormais une couche.
L’ e-commerce est-il le coupable qui va achever la forme de nos compatriotes…? Ne serait-on pas en passe d’oublier les bienfaits du commerce physique. Le mot, physique, est pourtant là pour réveiller les attentions. Hier, pour trouver un joint de lavabo, une clé de 16, une crédence pour pièces humides, un disjoncteur différentiel, parcourir les rayons d’une grande surface de bricolage accumulait des pas, "bouffait" des calories. Avec un peu de chance, une indisponibilité, rupture de stock ou produit non inclus dans l’offre, imposait d’aller visiter une enseigne concurrente. Et re-marche à pied... Le bricolage n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Les produits introuvables ou tout presque ont hélas incité de nombreux consommateurs à, par défaut, zapper le passage dans les rayons physiques. Alors que l'on trouve tout sur le net, et en particulier ce qui est abandonné par les enseignes physiques, ce qui va bien au-delà des seuls segments du bricolage. Les habitués de KELEREPUS savent qu’il est devenu quasi impossible d’acheter un (véritable) harmonica, une locomotive au 1/86, une imprimante A3+, une imprimante 3D, un autoradio correct, etc… ailleurs qu’en ligne. Navré d’ajouter un autre pourvoyeur de pathologies rampantes, le drive, mais le rêve ne vaut pas beaucoup mieux. Le chaland achète avec son instrument numérique ce dont il a besoin, et se contente d’un aller et retour en automobile. Un constat qui pourrait inciter à voir se développer des parades à ce problème de santé publique. Comme par exemple, proposer de substantielles remises aux acheteurs capables de transmettre -numériquement- et en complément de leur commande le nombre de pas parcourus ou donc de calories dépensées par un autre moyen, enregistré par une montre ou un bracelet connecté… Il importe cependant de rester dans la plus pure réalité. Le smartphone n'impose nullement la moindre sédentarité. Il se contente de la rendre possible. D'ailleurs, ne voit-on pas, dans les sous-bois, écouteurs aux oreilles et mobile en bandoulière, par delà les nuances ocrées de l'automne, baignés dans une lente giboulée de feuilles mourantes, des adeptes du parcours tonique, plus nombreux que jamais auparavant, appuyer avec délicatesse une foulée reconstituante...?
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