AUTO électrique, l’insupportable "jusqu’à", non sans quelques risques juridiques insoupçonnés.

4 Octobre 2023

Voici venu l'argument quasi unique en vogue pour la mobilité automobile électrifiée : combien de kilomètres…? Mieux qu’un maximum dans les meilleures conditions, qui ne préfèrerait un minimum garanti…?

---DVSM---

- DVSM, 4 octobre 2023. Résumé de la manière la plus pragmatique, le double souci pour tout consommateur face à une électrique intégrale (automobile) se limite à la distance franchissable et au temps de recharge. Ce sont d’ailleurs les deux seuls critères qui dominent dans la communication des industriels de l’automobile. Et même, qui effacent tout ce qui en faisait l’argumentaire au sens large, des éléments de confort aux performances, en passant par l'ergonomie du tableau de bord, la hi-fi embarquée et la place pour les bagages. Pour une fois, osons regarder d’une manière qui peut paraître insolite cet étrange unisson dans la communication. Son simple énoncé, l'incontournable "jusqu’à" peut être décrit par un juriste comme une simple indication, mais par tout utilisateur comme une promesse. Avec en contrepoint la nécessité hautement recommandée de recharger bien avant, principe de précaution s’imposant, sans oublier d'ajouter qu’il faut aussi envisager la défaillance possible des bornes de recharges considérées en théorie comme le point idéal pour un plein en kilowatts bien programmé. Implicite dans cette précision qui se voudrait alléchante, tout utilisateur ou auditeur comprend que cette autonomie maximale est celle qui s'obtient dans les meilleurs conditions possibles. Presque exceptionnelles...! Même les commerciaux d'un constructeur américain très connu dans ce domaine n'oublient pas une petite pondération face à un prospect. Les meilleures conditions, ce n'est naturellement pas la nuit, pas quand il faut beaucoup chauffer ou vigoureusement climatiser, en évitants trop de fortes montées, etc. Pire. L’écoute des radios d’autoroutes suffit à se persuader que les bornes hors service ou inaccessibles ne sont pas aussi exceptionnelles qu’on pourrait le croire. Soit parce que l’alimentation y est subitement défaillante, ou parce qu’un véhicule encombrant s’est accidentellement mis en travers de la voie d’accès. Et mille autres grains de sable possibles.Ce point est terriblement pénalisant pour l’électrique, car même dans les meilleures circonstances, une recharge pour des distances moyennes se chiffre au minimum en demi-heures ou en heures. A condition de trouver un branchement libre au moment de se recharger, petit coup de chance lors des périodes de déplacements pas trop denses, mais rêve totalement fou lors des grandes journées de migrations. Le client simple -simplet...?- pourrait espérer, au lieu de ce maximum finalement assez hypothétique, un véritable minimum franchissable garanti. Ce qui deviendrait mieux qu'une promesse, donc un engagement commercial. Trajets directs vers le tribunal garantis...! Ne jamais trop rêver...