LA LEÇON DE MUNICH. L'automobile chinoise s'offre une tribune insolite à ne surtout pas négliger...

6 Septembre 2023

Les messages les plus importants ne viennent pas toujours de là où on les attend. Démonstration inattendue en terre bavaroise, et pourtant...

---DVSM---

- DVSM, 6 septembre 2023. Les regards portés sur l'automobile et son futur ont changé d'axe. A Munich, dans le cadre de l'IAA-Mobility-2023, le moment est pourtant d'une importance planétaire, au moins pour l'industrie automobile. Laquelle n'est pas le centre de ce salon, consacré à un domaine plus large, cette "mobilité" autour de laquelle gravitent bien des ambitions. C'est pourtant là qu'elle s'invite bruyamment. Tant pis pour d'autres lieux, de moins en moins "place to be", comme le Mondial de l'Auto de Paris, qui se cherche, Francfort, qui toussote, ou Genève déjà parti ailleurs. Toutefois, faire de ce moment une anecdote serait une erreur. Preuve en est la venue du chancelier allemand Olaf Scholz en personne pour inaugurer l'évènement. Et dès les premières heures, l'ouverture des portes a laissé "filer" une onde propagée vers tous les continents. Important, "continents". Sans l'ombre du moindre doute, c'est bien l'industrie chinoise qui est à la source d'un certain émoi. Elle confirme par exposés et démonstrations ses ambitions planétaires, et chacun peut constater qu'elle a déjà bien semé les graines de sa potentielle croissance. Quitte à faire passer celle-ci par l'électrification des véhicules. Ce qui ne peut en aucun cas être interprété comme une option par conviction franchement écologique, venant d'un immense pays qui, parallèlement, ne rechigne toujours pas à multiplier ses centrales électriques au charbon, si besoin. Notons au passage que dans ce combat (c'en est bien un entre groupes asiatiques et occidentaux), Elon Musk avec ses Tesla méritera peut-être dans l'avenir d'être qualifié de traître, par inconscience, bêtise, ou par l'appât du gain, voire par l'appât de sa gloriole intime. Mais ceux qui l'ont laissé se développer n'ont pas davantage à "la ramener". Ne voyant sans doute aucune menace pointer à l'horizon, l'Europe a tout simplement oublié d'édicter des textes qui auraient tendu aux chevaux wattheures des pièges administrativement insurmontables ou presque. Sous d'autres lieux, cela s'appelle "protections de marchés". Et côté règlementations, "Bruxelles" sait faire avec un talent inégalé. Bruxelles, enfin, l'UE, n'aura rien fait pour protéger son marché et son industrie, voire pire, en accueillant à bras ouverts ce grand remplacement de la route. Alors que le "tout automobile" de chez nous se mobilise (mollement) sur ses ZFE gagnant du terrain, sur la TIPP qui vide les tirelires et sur les incroyables ponctions numériquement automatisées pour le stationnement, les asiatiques, Chinois et autres, affinent leur maîtrise sur les moteurs et les batteries. Et maintenant...? Parions que, même préoccupant, ce message munichois sera pris sans trop d'attention, d'ici quelques jours. Ce qui souffle de Munich n'est pas toujours pris au sérieux. Patron, on est mal...!