RENTRÉE : dans la tumultueuse ambiance des diagnostics lourdement erronés, à tout propos.

28 Août 2023

Rançon d'une prolifération sans précédent de moyens de télécommunications arrivés à portée de tous, pas un éléments de la vie, quotidienne ou au-delà, n'échappe à des courants d'avis souvent bien loin des réalités.

---DVSM---

- DVSM, 28 août 2023. De tous côtés, sous inflation, violences, graves tensions internationales et pénuries multiples, les angoisses s'amoncellent et le commerce vacille. Comme pour assombrir un tableau déjà très anxiogène, des preneurs de parole répandent sur ces braises des discours devenant autant de motifs d'amplifier les inquiétudes, tout en s'appuyant sur des inexactitudes criantes. Des acteurs du monde politique comme des chroniqueurs, dépourvus des connaissances élémentaires nécessaires, ou ne voyant les choses que par des prismes réducteurs ou déformants, sont régulièrement pris la main dans le sac des avis stupides. Et si aptes à rendre très prudents les consommateurs dans leurs actes d'achats. Contentons.-.nous de relever un assez joli spécimen de ces avis pénalisant pour les activités économiques. Depuis que la sécheresse (de 2023) règne, que de mises en exergue des fuites de nos réseaux d'eau potable, regrettables à n'en pas douter.! Mais qui ne signifient pas la disparition de l'eau, seulement partie dans le sous-sol pour y rejoindre quelque nappe phréatique. Rien ne se perd. Et surtout, prêtons attention à des faits et des souvenirs spectaculaires.

À Panama, en cette fin août, c'est l'embouteillage. Les navires qui souhaitent passer par le canal d'un océan à l'autre sont depuis le début du mois soumis à une attente prolongée. Des trois jours habituellement suffisants pour entrer dans le célèbre chenal, on frise les 20 jours, presque 7 fois plus qu'habituellement, sans perspective d'amélioration à court terme. Déjà, un délai d'un an pour en revenir à des délais classiques est pronostiqué. Cause de ce souci.: les pluies ayant manqué, le niveau de l'eau ne suffit plus pour assurer au trafic habituel.

Aux environs de Las Vegas, au Nevada (USA), un barrage gigantesque créé sous le mandat d'un célèbre président américain et qui porte son nom, Hoover Dam, retient les eaux de l'immense lac Mead, dont l'écoulement via les turbines de l'ouvrage alimentent en électricité la célèbre et lumineuse capitale du jeu. Laquelle, sans ses lumières, et surtout, ses climatisations, aurait du mal à tenir son activité. Or, depuis quelques années, le niveau du lac a spectaculairement baissé, l'une des manifestation de cette sécheresse ressentie en divers points du globe. Les fuites du réseau d'eau potable de notre belle France, les très abondantes cultures de maïs dans certaines régions, et des mégabassines génératrices de turbulences agitatrices sont-elles responsables de ces insuffisances constatée au sortir du Colorado ou en Amérique centrale...? On retrouve un phénomène assez bien connu, selon lequel un phénomène mal expliqué ou compris laisse la place à des profusions d'interprétations que l'on pourrait qualifier de fantaisistes si les enjeux visés n'avaient pas l'importance que l'on sait.

Les sécheresses sont des phénomènes cycliques, qui se sont répétés au fil des siècles. Elles sont constatées, sans que des explications solides en justifient l'apparition. En 1858, catastrophique, et bien en amont de cette ère dite industrielle suspecte de tant de désagréments, elle avait motivé la construction d'usines de relèvement des eaux de la Marne vers le (encore) jeune canal de l'Ourcq, creusé pour alimenter les jardins et fontaines de la capitale. À Londres, la Tamise lourdement victime de ce même phénomène ne véhiculait pratiquement plus que des eaux usées, générant une puanteur monumentale, telle qu'elle en rendit impossibles les travaux du parlement. Ainsi furent décidés les travaux de création des égouts. A quelque chose, malheur est bon. Combien de ces phénomènes, parfois encore en mal d'identifications solides, sont exploités dans des argumentaires à vocations diverses et souvent intéressées.