On la croit docile, apte à se faufiler partout. Pourtant, de grandes rues en petits chemins, de tranchées en aérien, que de mésaventures à contourner et d'agressivités à combattre...!
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- DVSM, 24 août 2023. Elle court, elle court, la fibre au long des routes de campagne, au cœur des zones d'activité, à l'ombre de grands arbres parfois menaçants. Rares sont les agglomérations non encore équipées de ce haut débit où n'est pas visible un panneau indiquant que, "ici, la fibre arrive". Fine comme des cheveux d'anges, elle n'a rien de commun avec son aïeule cuivrée. D'ailleurs, le cuivre n'a plus de valeur qu'au sein de l'orchestre ou pour les fonds de jolies casseroles, à faire briller sans relâche. Compte tenu des délais imposés en hauts lieux, dans la tiédeur réfléchie de quelques édifices haussmanniens d'où partent des instructions fort volontaires, fiévreusement, on installe et déjà, on répare. Installer, du plus vite qu'on le peut et si possible (et raisonnable), c'est dans le sol que l'on glisse le modeste PVC gris où les échos du monde entier se propageront bientôt. A côté de ces adductions d'eau d'où s'évade une part de la précieuse dite courante, le flux numérique relève la valeur de ce qui s'agite sous les trottoirs. Mais dès que les endroits sont moins fréquentés, voire franchement campagnards, la fibre prend l'air. Entre poteaux, ce sont les branches indisciplinées en croissance et agitées par Eole qui se font destructrices. Sans prévenir.
Ainsi, à suivre d'un regard attentif ces lignes de l'ère numérique, impossible de ne pas tomber en arrêt sur une difficulté passée, présente où à venir. Ici, ça pendouille, là ça s'emmêle. Les fourgonnettes à nacelles s'affairent, les unes pour des contenus devenus de plus en plus courants, les autres pour du courant interrompu par la bourrasque. De temps en temps, surgit le signe d'un travail en cours, qui sera finalisé dès que possible. Tel ce boitier de protection des épissures optiques (photo), pendu tête en bas, qui songe à un destin mieux arrimé mais peut-être sans trop y croire. Imagine-t-on, dans ces hauts lieux déjà évoqués, ce qu'est et ce que deviendra cette quotidienneté de la connexion, quand le bout du bout de l'objectif de couverture sera atteint...? Au fait, alors que les gazettes ne tarissent pas de propos relatifs aux canalisations d'eau, à leur état, et à leur durée de vie "lââârgement" dépassée, que dit-on de la durée de vie de cette fibre qui, déjà, là où se mélangent nature et intempéries, nécessite beaucoup de petits soins répétitifs...?
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