Nantes respire, Bercy aussi. Etranges matins où, face à une promesse de honte que l'on se préparait à combattre, chacun se retrouve sur un petit nuage. Pour un moment...
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- DVSM, 4 juin 2023. Le canari et le coq, pour une foi, peuvent chanter une Marseillaise heureuse dans une tonalité identique. Non, il n'y a pas de faute, le jour de la très grande dictée, ce serait trop bête. La foi, pour une fois, évoquée n'est pas celle du charbonnier, mais de tout supporter d'une grande équipe qui à bien failli défaillir. Dans le recoin discret d'un petit aérodrome local où Waldemar Kita, propriétaire du FC-Nantes, débarque pour les moments chauds du club, même le Cessna Citation* a le sourire des jolis matins. Si l'équipe nantaise avait été battue hier soir face à Angers, la relégation en Ligue-2 aurait eu des conséquences importantes. Car en "L2", le standing n'est plus le même. Dans le cadre de nos actus, plutôt orientées industrie, distribution, numérique et mobilités, ce genre de coups d'adrénaline semble sans grande importance. Erreur. Il suffit de voir la foule à la Beaujoire à l'issue d'une rencontre décisive pour réaliser que c'est soudain, pour au moins un moment, toute une population locale qui se sent ragaillardie. Ce qui est forcément favorable à l'activité, tant il est vrai que le meilleur des consommateurs est un quidam heureux, peu importe la raison de son bonheur.
À Bercy, c'est le même genre de matin heureux, celui que l'on attendait plus. Quelques observateurs complices, ceux qui ne nous ont rien dit, étaient convaincus que des communiqués bien ficelés attendaient l'ultime clic pour être propagés en direction des rédactions. Une dégringolade en notation, un peu l'équivalent d'une relégation en L2, aurait eu des conséquences importantes. Le standing économique du pays n'aurait plus été le même. Au pied de l'immeuble du ministère, le bateau de Bruno Le Maire, solidement amarré, ne prendra pas l'eau. Enfin, pas tout de suite. Pour le ministre comme pour le propriétaire du club de foot, les données de tous les problèmes restent cependant inchangées. On se retrouvera à l'automne. Du côté de la Beaujoire, l'été sera serein. Et pour la prochaine saison, le voyage vers Nantes sera toujours effectué par la voie des airs, aux grands regrets des Ouigo tout de rose peinturlurés (moche) qui longent une Loire plus indolente qu'insolente. Entre Bercy, Matignon et l'Elysée, pour un été tranquille, c'est moins sûr. Du reste, l'atmosphère est-elle de nature à multiplier ces quidams heureux, ceux qui font les meilleurs artisans d'une bonne activité...?
* Cessna Citation, une famille de jets très appréciés pour leur souplesse d'utilisation, qui combine la rapidité et une capacité à utiliser des pistes courtes, voire en herbe, plus du domaine de l'aéroclub que de l'aéroport de troisième niveau (aviation d'affaires).
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