Certaines obsessions finiront par provoquer des réactions excessives et incontrôlables. Se chauffer, circuler, voyager, la liste des degrés de libertés énergétiques s'allonge, d'une manière inversement proportionnelle aux appétits de consommation de nos compatriotes.
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- DVSM, 7 juin 2023. Certes, certains se complaisent dans ce jeu hautement risqué, la roulette russe de la déconsommation. L'époque présente pourrait cependant bien se définir un jour comme celle, motifaire, des interdictions à tout va. Suivant l'exemple de certains délires prônant une limitation à 4 ou 5 voyages en avion par vie, les ménages doivent-ils s'attendre à une limitation rigoureuse du nombre de jours par an leur donnant le simple droit de se chauffer...? Souriez, mais cette hypothèse devient de moins en moins irréaliste. Déjà, l'évocation d'un "17 degrés maximum" circule dans quelques officines. Aurait-on imaginé, ne serait-ce qu'en l'an 2000, voir la quasi totalité du parc des chaudières fioul (c'est fait) et gaz (ça vient) interdites, dans une ambiance où le kilowattheure bat des records tarifaires...? Coût de ces installations partant en fumée, bien entendu. C'est une tuile de plus qui pourrait s'abattre sur des foyers dont le patrimoine s'étiole si l'isolation de leur chez eux est jugée insuffisante, rendant par exemple bien des logements inaccessibles à la location. (Heureux, ces squatters, bien moins menacés et tranquilles à l'idée qu'il faudra des mois ou même des années avant qu'ils ne doivent restituer des habitations saccagées.) En matière de chauffage, n'en déplaise aux tenants de tout ce qui est "durable", on ne peut guère parler de continuité.
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Ceux qui ont assez vécu pour cela ont en mémoire les promotions vigoureuses des années 50 et 60 pour la douce et confortable "Chaleur Charbon", vantée par les... Charbonnages de France. Balayés dès les années 70, coke et anthracite ont vu fondre sur eux le chauffage "nucléaire", celui d'une nation dépourvue de pétrole, mais pas d'idées. Hélas, le coût du chauffage électrisé a rapidement fait retomber les motivations dans le camp d'un fioul devenu très bon marché dès les années 80, notamment parce qu'un président des Etats Unis a usé de cette diabolique mais efficace ficelle pour anéantir (enfin...!) l'Union soviétique. Aujourd'hui, pas un argument ne milite désormais pour une autre solution que la pompe à chaleur*. Un outil jugé miraculeux, à condition de l'accompagner d'une panoplie isolante rendant le couple chauffage isolation hors de portée de bien des économies ménagères. Et quel sera le nouveau mode préconisé dans 15-20 ans...? La pile à combustible...? La cheminée à hydrogène...? Pas le poêle à bois, en revanche, déjà très décrié par les chasseurs de particules, dont le recensement se fait discrètement par le truchement des déclarations obligatoire aux compagnies d'assurances. Le slogan de 1968, "interdit d'interdire" va-t-il redevenir nécessaire...?
* Pompe à chaleur alimentée électriquement, donc, selon l'expression populaire, "pompe à fric" qui rend intégralement captif tout foyer souhaitant au moins rester hors gel.
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