BELGIQUE, le conflit "Delhaize" perdure et crée un inquiétant rejet plus général de la franchise...

17 Avril 2023

En décidant de faire transiter ses magasins vers la franchise, le groupe a attiré l'attention sur d'autres stratégies similaires, dans d'autres entreprises, inquiétant les équipes, en profond mouvement social depuis plusieurs semaines. Danger...!

---DVSM---

- DVSM, 17 avril 2023. Inquiets, les personnels des magasins du groupe Delhaize...? Impossible de ne pas les comprendre. Face aux événements, ils en viennent hostiles au modèle de la franchise. Pourtant, celui-ci n'est pas nouveau, et son succès n'est nullement contestable. Il comporte même des atouts très appréciés des franchiseurs comme des franchisés. Par exemple, chaque franchisé est dans son propre établissement, et est attaché à son bon fonctionnement, s'investit pour le traitement le plus attentif et fidélisateur de sa clientèle, avec en toile de fond l'assurance de gérer un entreprise coiffée d'un patronyme connu, permettant une transmission en fin de carrière ou lorsque les circonstances la rendent bienvenue. Pour ceux qui travaillent dans un établissement sous contrat de franchise, au moins un point positif s'impose. Le ou les responsables sont proches, bien plus commodes à interpeler que dans une organisation de grand périmètre. Le franchiseur, de son côté, orchestre la marche d'un réseau où les adaptations spécifiques sont plus commodes que l'lorsqu'il y a nécessité de "corrections de cap" dans des ensembles intégrés. Il serait possible de multiplier les éléments favorables (et ceux qui le sont moins) à la franchise en général. Mais outre Quiévrain, la donne est à l'évidence très différente.

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Il y a d'une manière urgente un impératif de rebâtir des structures de terrain mieux adaptées à la période de crises et de vents contraires que traverse l'occident. D'autres enseignes locales en sont venues à cette même évolution (par exemple, des magasins qui agissaient il y a quelques saisons seulement sous le label Carrefour Market), qui correspond bien à une remise à plat de maillages à rectifier, et dont il faut un peu réduire la voilure . Sur un terrain "bien rempli", les équipes ont compris qu'en embuscade, se dissimulent des dispositions par lesquelles tout le monde n'aura pas forcément sa place, ou une place équivalente à celle qu'il avait auparavant. Les derniers échos montrent de ce fait une situation qui se propage et se tend. Un phénomène qui n'est du reste pas forcément limité au territoire du Royaume de Belgique. (Et pourtant, assez peu (!) évoqué dans les médias spécialisés de chez nous.) Les transformations démographiques, les métamorphoses des habitudes, les contraintes de l'inflation tendent à mettre en place des règles d'exploitation nouvelles. La période n'est pas un épisode transitoire. Ce que les fermetures en France (enseignes de l'habillement, notamment) traduisent aussi. Ce n'est pas la fin d'un commerce, mais l'entrée dans de nouveaux schémas. Les inquiétudes et même les peurs des salariés dans de telles circonstances doivent être comprises et accompagnées. Et non traitées comme de classiques phases revendicatives. L'Europe occidentale n'est pas dans une ère sans nuage, où il serait sans importance de ne pas éteindre au plus vite des feux couvant, risquant d'embraser le paysage social et politique bien plus que certains ne semblent le soupçonner.