Le Salon de l'Agriculture ferme ses portes ce soir, à Paris. Une vieille histoire, et même "Histoire", qui tranche avec les éphémères rendez-vous supposés planétaires et incontournables, qu'une fougue de frêle jeunesse semble perdre parfois fort prématurément.
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- DVSM, 5 mars 2023. Pour chaque individu, chaque longue histoire a une... longueur variable. Avec son 0,8 à 0,9 siècle d'espérance de vie, l'homo-visitorus des grands rendez-vous perd vite au-delà de ses aptitudes mémorielles des choses qu'il n'imagine que dans la nuit des temps. L'obscurité d'un passé pas connu, trop ancien parce que "pas né", trop récent pour l'avoir appris scolairement, entre Jules César, Charlemagne, Christophe Colomb et tous ces inventeurs de boulevards, Victor Hugo, Lamartine, Gambetta... Quand une activité se développe, portée par un catalyseur assez puissant, il n'est pas rare de voir dans son sillage se développer des rendez-vous, des événements, des grands moments, bref, des salons. Au sortir de la seconde guerre mondiale, le baby-boom a durant quelques années rempli les allées d'un Salon de l'Enfance. Alors que la montée en puissance des cols blancs, des services administratifs, et autres activités de bureau, le SICOB a fait les beaux jours des vendeurs et acquéreurs d'équipements pour l'organisation du... bureau. Disparus. Comme beaucoup d'autres, mais évitons les listes fastidieuses. Ceux qui nous semblent durer plus longtemps échapperont -ils à ce destin ingrat...? Le CES, à Las Vegas, dont certains observateurs estiment qu'il ne tient plus que par des ficelles un peu grosses, est né dans les années 60, comme les biens électroniques constituant son âme, mais qui, en se banalisant, lui ont déjà fait perdre l'une de ses deux éditions annuelles, celle de début d'été (Chicago). Avec la micro-informatique, une nouvelle vague technique avait donné naissance au COMDEX, re-à Las Vegas, mort un peu d'une évolution trop populaire de son sujet et beaucoup d'un pataquès concurrentiel venu à un moment qui n'était pas le moment. Car, entre salons, sans toujours se préoccuper avec pertinence du temps qui passe, les adversités entre organisateurs en arrivent à ce que certains trépassent. C'est un peu vache, tout ça.
- 1907, Paris, le Concours Agricole (détail d'une carte postale)
A propos de vaches, dans l'ombre portée de la révolution des chemins de fer, a eu lieu au 19ème siècle une autre révolution, celle des activités agricoles. Technique et mécanique, notamment. Dans une course à la performance, ne pouvaient que s'instaurer des moyens d'en mesurer la réalité. Au pays dont les mamelles n'étaient, depuis cette nuit des temps déjà évoquée, que labourage et pâturage, a ainsi pris corps à Paris le Concours Agricole, en 1870. Manifestation qui s'est prolongée au fil des décennies, et dont le présent Salon de l'Agriculture n'est que le très dynamique prolongement. Belle aventure pour un univers dans lequel l'expression "la ferme.!" n'est pas une impérieuse incitation au silence, mais le thème d'un futur qui reste éternellement présent. Le numérique tente logiquement de s'y faire une place, mais pas trop envahissante quand même. Ça pourrait faire du foin...! Y.D.
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