Si Gérard Pélisson, co-fondateur de Novotel et du Groupe Accor, n'était pas de l'univers électronique, il fait partie des entrepreneurs ayant su développer une activité jusqu'au sommet mondial. Ne faut-il pas laisser faire ceux qui savent faire...?
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- DVSM, 14 mars 2023. Disparu il y a quelques jours à 91 ans, Gérard Pélisson avait, avec son associé Paul Dubrule, réussi à hisser le groupe hôtelier Accor (dont le premier maillon fut Novotel) au rang de numéro un mondial. A l'heure où les rêves de réindustrialisation et de licornes (start-up arrivant à des hauts niveaux de capitalisation) hantent depuis des lustres les dirigeants de notre belle nation, le parcours de ce pionnier devrait inspirer bien des réflexions. La première est que les succès de firmes ne se décident ni dans les ministères ni dans les rouages de l'Etat, mais bel et bien dans ce que mettent en pratique des initiateurs à la fois de talent, inspirés et ne renonçant pas aux efforts. L'inspiration est la perception d'un vrai marché potentiel non défriché. Dans les années 60, l'hôtellerie en France est souvent vieillotte, peu adaptée aux attentes de voyageurs, professionnels notamment. En une réponse diamétralement opposée aux vieux 3 étoiles de centres de préfectures où il faut vite diner avant 20h30, 21 heures au mieux, et avoir de la lecture pour la soirée, Novotel s'installe dans des zones proches des aéroports (où le foncier est peu onéreux), où les automobiles peuvent trouver de quoi se garer facilement. Après une journée de labeur, le commercial (ou le technicien en intervention pour quelques jours) peu prendre son repas du soir jusqu'à 23 heures, et profiter du téléviseur disponible dans chaque chambre. Cette dernière est spacieuse, ont peut y poser ses bagages, travailler ses dossiers... Un modèle un peu inspiré d'exemples américains, mais pas de la pâle copie. Le talent réside dans une aptitude innée à conduire le développement de tous les éléments du succès dans un équilibre économique sans faille.
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Quand en 1967, ouvre à Lesquin (à côté de l'aéroport de Lille) le premier Novotel, Gérard Pélisson est toujours un collaborateur d'IBM, et le restera encore durant près de quatre ans. On n'a rien sans rien. La suite est connue. Viendront les Courte-Paille, les Ibis, Mercure, Sofitel, etc. Les deux patrons ne sont pas toute la journée sur un tableur. S'ils savent faire la chasse au gaspi du moindre centime (certains de rappellent de glaces de salles de bains posées au mur, sans un carrelage qui ne se verrait pas), ils surveillent, voire "déboulent", et savent exprimer des "ça, ok, mais ça, ça ne va pas." Si en France, on n'a pas de pétrole, si n'ont pas été fabriqués véritablement des magnétoscopes, des smartphones, et autres gloires de la techno, certains ont quand même su porter l'image du pays sous toutes ses latitudes. Ce qui justifie bien un hommage appuyé.
Le succès d'entreprise ne tombe pas du ciel, ne se nourrit pas d'aides ou de subventions, ne se cultive pas à raison de 35 heures par semaine et de dimanches onctueux. Il n'est pas davantage issu de courses derrière ceux qui ont déjà pris de l'avance, comme ce fut tant de fois le cas en électronique. Novotel (et Accor) est un succès planétaire comparable à ceux de Sony, d'Apple et quelques autres. Qui le dit...?
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